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Abidjan, 30 août 2024 (AIP)-Une vingtaine de femmes en provenance du Togo, de la Guinée, du Bénin, de la Sierra Leone, du Libéria et de la Côte d’Ivoire et issues de partis politiques et de la société civile ont exhorté leurs congénères à s’engager en politique pour mieux lutter pour les droits de la gent féminine, afin qu’elles soient plus représentatives sur l’échiquier politique.

Elles ont lancé cet appel à l’occasion d’un atelier de renforcement de capacités ayant pour thème « Participation politique des femmes en Afrique de l’Ouest », organisé par le programme Académie politique des femmes 2024 de la Fondation Konrad Adenauer (KAS) et qui se tient de mardi 27 au vendredi 30 août 2024 à Grand-Bassam.

Selon ces participantes, pour que les femmes puissent véritablement s’engager, elles doivent surmonter certaines contraintes, telles que le manque de financement, l’incompréhension de l’époux, la peur d’oser, le manque de confiance en soi, ainsi que la violence, qu’elle soit silencieuse ou physique, qui les empêche de s’investir pleinement dans la politique.

Elles ont préconisé une sensibilisation des femmes dès leur jeune âge, en éduquant les filles et les garçons de manière égale. Elles soulignent la nécessité de ne pas accepter, par exemple, que la petite fille lave les assiettes pendant que le petit garçon regarde la télévision.

Ces femmes ont également encouragé leurs consœurs à oser, à surmonter leurs peurs, et à ne pas se contenter de postes subalternes au sein des partis politiques. Elles ont particulièrement souligné l’importance de la solidarité et du soutien mutuel entre femmes en politique, car elles ont constaté que les femmes ne se soutiennent pas toujours lorsque l’une d’elles choisit de s’engager dans la politique.

De plus, elles ont conseillé aux femmes de prendre connaissance des lois promulguées, car ces dernières peuvent parfois contenir des pièges à leur encontre. En se familiarisant avec ces lois, elles seront mieux armées pour défendre leurs droits.

Pour elles, la femme, en tant qu’épouse, mère, et sœur, est celle qui est le mieux placée pour proposer des solutions pertinentes au niveau de la société. « L’un des défis majeurs est de se retrouver là où les décisions sont prises. », ont-elles précisé.

Elles ont en outre demandé aux hommes de soutenir leurs épouses souhaitant s’engager en politique, car elles ont observé que les femmes se trouvent souvent empêchées de participer à des réunions cruciales lorsque celles-ci coïncident avec l’heure du repas du mari, les heures d’étude des enfants ou le moment du bain.

Lorsque l’époux fait preuve d’un manque de compréhension, cela conduit souvent à ce que les décisions soient prises en l’absence de la femme, la contraignant ainsi à mettre ses activités politiques en suspens par crainte de compromettre son foyer, son mariage, et son rôle auprès de ses enfants, alors que l’épouse est généralement prête à soutenir l’époux dans ses engagements politiques, ont-elles déploré.

Cet atelier a pour objectif de contribuer à l’augmentation du quota des femmes dans les instances décisionnelles à travers leur participation aux processus électoraux dans la sous-région ouest africaine, à partir d’un constat de la sous-représentativité de la femme dans les structures
institutionnelles du pouvoir à cause de plusieurs facteurs qui entravent leur entrée dans la sphère politique, considérée comme un espace masculin par excellence.

Source:https://www.aip.ci

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