L’année 2025 sera décisive dans la quête de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes dans le monde, car elle marquera le 30^e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing. Adoptés par 189 États lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes qui s’est tenue en 1995 à Beijing, en Chine, la Déclaration et le Programme d’action de Beijing demeurent le cadre le plus progressiste et le plus largement approuvé au niveau international en faveur des droits des femmes et des filles. Le programme d’action sert toujours à orienter les politiques, les programmes et les investissements qui ont un impact sur des domaines critiques de notre vie, tels que l’éducation, la santé, la paix, la participation politique, l’autonomisation économique, les médias, et surtout l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles. Il est urgent de régler ces questions, et d’aborder en priorité celles relatives à la justice climatique et au rôle incontournable des technologies numériques, car cinq ans à peine nous séparent de l’échéance des Objectifs de développement durable.

Ce 30^e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing coïncide avec une crise sécuritaire croissante et d’autres qui ne font que s’aggraver, minant la confiance dans la démocratie et provoquant un rétrécissement de l’espace civique. L’année dernière, 612 millions de femmes et de filles ont vécu la réalité brutale des conflits armés, soit une augmentation inquiétante de 50 % en seulement une décennie.

Lancé sous la bannière de la campagne mondiale d’ONU Femmes pour marquer le 30^e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, le thème de la Journée internationale des femmes 2025 « Pour TOUTES les femmes et les filles », est un cri de ralliement incitant à prendre des mesures dans trois domaines clés :

1. Faire avancer les droits des femmes et des filles : lutter sans relâche pour l’ensemble des droits humains des femmes et des filles, en agissant contre toutes les formes de violence, de discrimination et d’exploitation.
2. Promouvoir l’égalité des sexes : éliminer les obstacles systémiques, démanteler le patriarcat, défier les inégalités bien ancrées et élever la voix des femmes et des filles marginalisées, ainsi que celle des jeunes, pour garantir leur inclusion et leur autonomisation.
3. Favoriser l’autonomisation : redéfinir les structures de pouvoir en assurant un accès inclusif à l’éducation, à l’emploi, aux fonctions de direction et aux espaces décisionnels. Prioriser les possibilités offertes aux jeunes femmes et aux filles de diriger et d’innover.

Inciter les médias, les chefs d’entreprises, les responsables gouvernementaux, les dirigeants communautaires, la société civile et les jeunes, et d’autres personnes influentes à agir dans vos communautés. Inviter vos dirigeants à prendre des mesures et à miser sur l’avancement des droits des femmes et l’égalité des sexes. Partager des récits et des messages sur les plateformes numériques à l’occasion de la Journée internationale des femmes pour susciter le dialogue et pousser à l’action.

Ensemble, nous pouvons être la génération qui comblera le fossé pour parvenir à l’égalité des sexes.

La Déclaration et le Programme d’action de Beijing ont redéfini l’agenda des droits des femmes.

1. Protection juridique.Avant 1995, seuls 12 pays avaient adopté des sanctions légales contre les actes de violence domestique. Aujourd’hui, 1 583 textes législatifs sont en vigueur dans 193 pays, dont 354 concernent spécifiquement la violence domestique. Ces lois représentent un refus collectif de tolérer les abus et l’impunité.

1. Accès aux services. Le Programme d’action de Beijing exigeait la mise en place de services essentiels tels que des abris, une aide juridique, un appui thérapeutique et des soins de santé pour les survivantes de violences. L’offre de ces services s’est multipliée à l’échelle mondiale, en accordant une planche de salut à d’innombrables femmes et filles.
2. Engagement des jeunes. L’agenda de Beijing a inspiré une nouvelle vague de jeunes féministes qui animent maintenant des mouvements pour la justice de genre, en tirant parti des plateformes numériques et en soutenant l’activisme pour l’égalité.
3. Évolution des normes sociales. L’accord adopté lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes a donné naissance à de nombreux mouvements pour les droits des femmes dans le monde entier, qui remettent en question les stéréotypes, les idées et les pratiques préjudiciables, et ouvrent la voie à des politiques, des lois et des institutions en faveur de l’égalité des sexes.
4. Participation des femmes à la paix. Le Programme d’action de Beijing soulignait la nécessité d’accroître la participation pleine et égale des femmes à tous les niveaux du processus de prévention ou de règlement des conflits, y compris celui de la prise de décisions. Aujourd’hui, 112 pays disposent d’un plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité, soit une augmentation significative par rapport à 2010 où il n’y en avait que 19. Ces plans d’action nationaux ont été essentiels pour faciliter la participation des femmes à la consolidation de la paix et au relèvement post-conflit, pour leur permettre d’accéder à postes de responsabilité et ouvrir la porte à de nouvelles lois visant à lutter contre la violence sexuelle pendant les conflits.

Malgré des progrès significatifs en matière de droits des femmes depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing en 1995, le monde est confronté à des crises nouvelles et cumulées et à un recul des droits. En cette Journée internationale des femmes, unissez-vous à ONU Femmes pour marcher avec détermination en faveur des droits des femmes. Le monde ne peut pas se permettre un retour en arrière.

Source:news.un.org