WILDAF-AO

La santé de la reproduction et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles.

 Dans la majorité des pays de l’Afrique de l’ouest, les jeunes, surtout les filles et les jeunes femmes ne disposent pas des informations requises sur la santé et les droits sexuels et reproductifs. La sexualité est toujours considérée comme tabou dans la région, ce qui empêche les parents et les systèmes éducatifs de satisfaire les besoins, même les plus élémentaires, en information des adolescents et jeunes. Dans les pays où l’accès est un peu plus renforcé, la qualité n’est pas garantie. Dans certains contextes encore, les lois et politiques nationales entravent l’utilisation et la prestation des services. Mais surtout, les normes socioculturelles telles que la pression d’avoir des enfants, les inégalités de genre, la stigmatisation par les prestataires…, sont autant d’obstacles à l’utilisation des services de santé sexuelle et reproductive par les adolescents et jeunes.[1] Cela oblige les adolescents et jeunes, avec l’avènement d’internet, à se retrouver dans un self-service en matière d’information sur leur sexualité. La situation des filles et des jeunes femmes est encore pire. Les normes de genre et les relations de pouvoir inégales, la méconnaissance de leurs droits sexuels et reproductifs, le non accès à l’information au même titre que les garçons est un obstacle à la jouissance de leurs droits. Dans les communautés rurales africaines où les filles et les femmes dépendent presque totalement économiquement et socialement des garçons et des hommes, il est presqu’impossible pour elles de souscrire à une mesure contraceptive sans l’accord et/ou le financement du conjoint, elles sont plus sujettes à des relations sexuelles non consenties. Par ailleurs, la question des droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles est encore un sujet tabou dans beaucoup de communautés en Afrique de l’Ouest.

  • Notre travail

Le réseau s’est investi depuis 2019 à contribuer à une meilleure connaissance par les femmes et les filles de leurs droits dans le domaine de la sexualité et de la santé reproductive et sexuelle ainsi qu’à aider à la transformation des normes non favorables à la jouissance de ces droits.

  • Le projet:« Prévenir les violences sexistes et les violations des droits sexuels et reproductifs des adolescentes pour réduire les grossesses précoces au Togo » réalisé avec l’appui technique et financier du Centre de Recherche pour le Développement international (CRDI) en cours de mise en œuvre, vise à proposer un modèle intégré de réponses aux grossesses des adolescentes qui tient compte des violences basées sur le genre pour améliorer la santé et les droits sexuels et reproductifs des adolescentes au Togo. Il aboutit à :
  • Une (1) étude de base disponible sur facteurs explicatifs des grossesses des adolescentes ainsi qu’un modèle d’intervention proposé par les chercheurs.
  • Cent (100) jeunes filles et garçons formées sur le genre et les violations des droits sexuels et reproductifs des adolescents en lien avec les grossesses précoces, sont aujourd’hui des acteurs de changement dans les Quatre (4) localités du projet  
  • 29 prestataires multisectoriels (services techniques compétents de l’état et des représentants des organisations de la société civile) formés sur la prévention et la prise en charge globale des violences basées sur le genre, sont des alliés qui contribuent à la lutte contre les grossesses précoces
  • Quatre plateformes d’intervention des adultes et de jeunes mis en place à Akparé, Yorokpodji, Lavié et Tové
  • 80 acteurs communautaires dont 40 femmes, membres de la plateforme d’intervention des adultes renforcés sur les droits humains et les droits en santé sexuelle et reproductives des jeunes, agissent
  • Développer un Protocole relatif à la prise en charge globale des survivantes de violences basées sur le genre et des victimes des grossesses précoces. Il permettra de de renforcer de façon systématique l’application du cadre juridique de prise en charge de ces phénomènes tout en indiquant les rôles et responsabilités des différents acteurs impliqués dans le processus.
  • Des séances de service clinique dans les 4 localités
  • Engagement des communautés suite au plaidoyer communautaire
  • Elaboration d’un protocole pour prise en charge globale des survivantes de violences basées sur le genre et des victimes des grossesses précoces.

[1] UNFPA, Services de Santé Sexuelle et Reproductive adaptés aux Adolescents et aux Jeunes. Éléments clés pour une mise en œuvre et mise à l’échelle en Afrique de l’Ouest et du Centre.