Rapport d’évaluation du genre au Bénin présente un état des lieux complet des disparités entre les sexes dans différents domaines : les dotations en capital humain (santé, éducation), les opportunités économiques, et la capacité de prendre des décisions et d’agir en conséquence. S’appuyant sur l’analyse des données disponibles les plus récentes, le rapport dresse un tableau qui fait apparaître des progrès sur plusieurs plans, mais aussi des lacunes qui restent importantes et qu’il faudra combler dans les années à venir.
LeFigure 1 : Alphabétisation au Bénin, par sexe et par région
Par exemple, seulement 39,6 % des femmes savent lire et écrire, contre 63,1 % des hommes, même si leur taux d’alphabétisation s’est considérablement amélioré depuis 2012 (en hausse de 22,1 %).
Le niveau d’instruction, le revenu et le lieu de résidence influent cependant sur ces taux. La fécondité est plus élevée chez les adolescentes vivant en milieu rural (124 naissances pour 1 000) que chez celles vivant en zone urbaine (87 pour 1 000). Il est important de noter qu’entre 1996 et 2017, l’intervalle de temps médian entre deux naissances chez les filles de 15 à 19 ans est passé de 32,6 mois à 27,5 mois, ce qui pourrait entraîner une augmentation de la fécondité en général et, à moyen terme, compromettre les efforts de réduction de la pauvreté.
Il est urgent d’agir, notamment contre les multiples formes de violence sexuelle et sexiste auxquelles les femmes et les filles sont exposées. Quelque 31,7 % des femmes âgées de 20 à 49 ans étaient déjà en couple avant l’âge de 18 ans (EDS 2017). Quatre femmes sur dix ayant déjà été en couple ont subi des violences conjugales dans leur vie et 32 % ont subi des violences domestiques sous une forme ou une autre au cours des 12 derniers mois. La tolérance à l’égard des châtiments corporels est forte : 32 % des femmes et 16 % des hommes estiment qu’il est justifié qu’un homme batte son épouse ou sa partenaire pour des raisons mineures.
En ce qui concerne les opportunités économiques, le taux d’activité des femmes demeure inférieur à celui des hommes d’au moins 10 points de pourcentage. En outre, même si ce taux a considérablement augmenté, passant de 57 % (1990) à 69,3 % (2019), les femmes travaillent toujours principalement dans le secteur informel (95,5 % contre 86 % pour les hommes). Cette situation s’explique également par le fait qu’elles sont préposées aux tâches familiales et que la société attend d’elles qu’elles s’acquittent des tâches domestiques non rémunérées : les hommes se consacrent davantage aux activités économiques marchandes (5,8 heures contre 4 heures pour les femmes), et les femmes aux activités domestiques (4,2 heures contre seulement 0,5 heure pour les hommes). Les hommes profitent également davantage de la vie sociale (2,3 heures) que les femmes (1,5 heure).
Figure 2.1 : Heures consacrées aux tâches ménagères et aux enfants ou aux personnes âgées dans une semaine
Figure 2.2 : Heures consacrées aux courses et à la corvée d’eau et de bois dans une semaine
Dans les zones rurales et isolées, les femmes et les jeunes filles sont encore plus vulnérables, en raison du manque d’activités génératrices de revenus, de l’éloignement ou de l’absence de services pour les aider et de la persistance de normes sociales plus traditionnelles qui affaiblissent encore davantage leur autonomie et leur accès aux opportunités.
La Banque mondiale s’emploie à aider le Bénin à lutter contre les inégalités entre les sexes : elle soutient une série de réformes dans le cadre d’une opération à l’appui des politiques de développement, elle finance des projets axés sur le genre, comme le projet SWEDD, et elle fournit une assistance technique à l’Institut national de la statistique afin d’améliorer les statistiques sur le genre.
Source: https://blogs.worldbank.org