A l’occasion du Sommet sur la transformation de l’éducation, qui a débuté vendredi 16 septembre au siège de l’ONU à New York, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a révélé qu’à l’échelle mondiale, seulement un tiers des enfants de dix ans sont capables de lire et de comprendre un texte simple.
Ce chiffre choquant reflète une diminution de 50% par rapport aux estimations antérieures à la pandémie de Covid-19.
« Les écoles sous financées, des enseignants sous-payés et sous qualifiés, les salles de classe surpeuplés et les programmes scolaires archaïques compromettent la capacité de nos enfants à atteindre leur plein potentiel », a déclaré Catherine Russel, Directrice générale de l’UNICEF dans un communiqué de presse.
« La trajectoire de nos systèmes éducatifs est par définition, la trajectoire de notre avenir », a-t-elle ajouté. « Nous devons inverser les tendances actuelles ou subir les conséquences de la privation d’éducation d’une génération entière, car de faibles niveaux d’apprentissage aujourd’hui signifient moins d’opportunités demain ».
Journée de mobilisation organisée par des jeunes
Le sommet « Transformer l’éducation », qui doit durer jusqu’au 19 septembre, a commencé au siège des Nations Unies vendredi, à New York par une journée de mobilisation organisée par des jeunes, qui ont accueilli le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et le nouveau Président de l’Assemblée générale, Csaba Kőrösi.
Samedi aura lieu une « Journée des solutions » dirigée par le Secrétaire général et Amina Mohammed, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU.
Lundi, António Guterres clôturera le sommet par une déclaration en présence de leaders mondiaux dans la salle de l’Assemblée générale.
La crise de l’éducation sera au cœur d’une série d’évènements. En particulier, les graves conséquences des fermetures d’écoles durant la pandémie sur le niveau scolaire de millions d’enfants seront illustrées par une exposition proposée par l’UNICEF, attirant l’attention sur l’urgente nécessité d’une transformation de l’enseignement à l’échelle mondiale.
Des enfants voués à l’illetrisme
Un modèle de salle de classe, nommée « la salle de la crise de l’école » sera présenté au public à l’entrée du siège de l’ONU entre le 16 et le 26 septembre.
Un tiers des écritoires de cette classe, désignés par des cartables frappés de l’emblème de l’UNICEF, représenteront le nombre d’enfants de dix ans voués à l’illettrisme par les failles de l’éducation.
Il s’agit du début d’une campagne de l’agence visant à promouvoir, sous l’acronyme RAPID, les investissements dans l’enseignement public à l’échelle mondiale et à libérer le potentiel de millions d’enfants.
Appel à des mesures audacieuses
Ce vendredi également, plus de 100 leaders ont remis une lettre appelant le Sommet à engager des ressources pour lutter contre la crise mondiale de l’éducation, à promettre de prendre des mesures audacieuses et à faire en sorte d’arriver à « la première génération de l’histoire où chaque enfant va à l’école ».
Cette lettre est signée notamment par d’anciens Présidents, Premiers ministres, ministres des Affaires étrangères, dont l’ancien Président nigérian Olusegun Obasanjo, l’ancienne Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) Helen Clark et l’ancien Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.
« Nous sommes si loin de notre objectif d’éducation universelle d’ici 2030 que si nous n’agissons pas rapidement et généreusement, nous prendrons encore plus de retard par rapport à notre objectif de développement durable 4, qui consiste à assurer une éducation inclusive et équitable de qualité et à promouvoir des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous », écrivent-ils.
Les signataires de la lettre proposent « un pacte pour l’éducation mondiale entre les pays en développement et les économies développées qui fournissent l’aide des donateurs ».
Grâce à un tel pacte, les pays accepteraient d’augmenter les dépenses d’éducation par étapes jusqu’à au moins 4 à 6 % de leur revenu national, sur une période de cinq ans, et d’investir entre 15 % et 20 % de toutes leurs dépenses publiques dans l’éducation.
Selon la lettre, le financement durable de l’éducation peut être augmenté grâce à une action nationale visant à réformer les systèmes fiscaux nationaux, associée à une action internationale visant à réduire les échappatoires fiscales et les flux financiers illicites. Parallèlement, les institutions multilatérales peuvent offrir un soutien renforcé afin d’encourager l’accélération des opportunités d’éducation.
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Source: news.un.org