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Chaque année, le 15 octobre, le monde célèbre la Journée internationale de la femme rurale, reconnaissant ainsi le rôle essentiel que jouent les femmes et les filles rurales dans les systèmes alimentaires du monde. Cette journée nous rappelle à tous la contribution majeure des femmes rurales, y compris les femmes autochtones, au développement agricole, à la sécurité alimentaire et à l’éradication de la pauvreté.

En ce 15 octobre 2022, dédié aux femmes rurales de par le monde sous le thème « Les femmes rurales cultivent une bonne nourriture pour tous », le WiLDAF se joint à la communauté internationale pour célébrer ces femmes et vaillantes du monde rural qui depuis la culture de produits alimentaires jusqu’à leur transformation, leur préparation et la distribution de nourriture, nourrissent leurs familles, leurs communautés et le monde.

Bien que les femmes travaillent la terre, très peu en sont propriétaires. Selon le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), à l’échelle mondiale, 43% des travailleurs agricoles sont des femmes mais, celles-ci ne représentent que 15% de tous les propriétaires terriens. Les femmes propriétaires déclarées sont moins susceptibles que les hommes d’avoir un document légal prouvant la propriété de leurs parcelles ou que leur nom figure sur le document de propriété foncière (FAO, 2018).  En Afrique de l’ouest, le taux de propriété des terres agricoles est 9 % pour les femmes contre 86% d’hommes, indique un rapport intitulé « Des données statistiques à l’action politique:  Aborder les discriminations liées au genre dans les institutions sociales ».  Les inégalités entre les sexes, notamment les lois discriminatoires et les normes sociales, combinées à un paysage économique, technologique et environnemental en mutation rapide, limitent leur plein potentiel, les laissant loin derrière les hommes. Ce manque d’autonomie économique vient aggraver les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées dans des relations empreintes de violence.

Dans ce contexte, le 15 octobre 2016, en quête d’égalité en matière de droits foncier, plus de quatre cent (400) femmes africaines du monde rural, engagées et déterminées, ont représenté les femmes rurales des diverses contrées africaines pour réclamer l’égalité dans l’accès à la terre à travers La CHARTE DES REVENDICATIONS : REALISATION DES DROITS FONCIERS DES FEMMES EN AFRIQUE, écrite et adoptée à Arusha par les femmes rurales, pour les décideurs africains.

Ces femmes rurales d’Afrique se sont ‘ hissées sur le toit du continent, le Mont Kilimandjaro en Tanzanie pour clamer : « Notre Terre, nos Vies, Femmes mobilisons-nous. » Ce n’est pas un slogan de plus, mais un cri du cœur qui invite à la raison et à l’action. Notre Terre… La terre est une propriété commune aux hommes aussi bien qu’aux femmes. Nos Vies… Travailler la terre, c’est se nourrir, c’est aussi nourrir les autres, c’est l’expression d’une vie descente et de son corollaire de mieux être.

En ce 15 octobre 2022, qui marque le 6ème anniversaire de l’INITIATIVE KILIMANDJARO, les femmes d’Afrique réitèrent une fois de plus leurs 15 demandes auprès de l’Union Africaine qui organise pour l’occasion un évènement  sous le thème  »Renforcer la résilience des femmes rurales dans les systèmes agroalimentaires et la nutrition ». Le WiLDAF est représenté à cet évènement par Lois Ado(Chargé de programme au WiLDAF-Ghana) à travers la plateforme Gender is my Agenda Campaingn ( GiMAC). Ces vaillantes femmes réitèrent leurs demandes afin qu’elles soient prises en compte dans les cadres législatifs, politiques et programmes aux niveaux régional, sous régional et national pour renforcer leur résilience, leurs compétences et leur leadership.

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Nous femmes africaines, demandons :

1– « L’autonomisation des femmes en leur permettant d’accéder à leur droits fonciers, à la technologie et aux ressources financière pour améliorer leurs moyens de substance et celui de leurs familles » ;

2- « La traduction des politiques et les lois foncières en langues locales accessibles » ;

3- « Inventaire numérique des terres publiques communautaires et privées de sorte que toutes les terres soient identifiées, enregistrées et rendues publiques pour la sauvegarde » ;

4- « La participation des femmes à 50% dans les organes de prise de décision et la mise en œuvre du foncier (y compris dans la détermination de la valeur des terres et le paiement des compensations pour les ressources naturelles) afin qu’elles puissent exercer et défendre leur droits fonciers » ;

5- « L’obligation des gouvernements d’éviter les investissements portant sur le foncier qui évincent et ou délocalisent les communautés rurales, en particulier les femmes et les enfants »

6- « Le droit pour les femmes et les communautés de donner leur avis sur le type et le genre d’entreprises qui peuvent investir dans leurs communautés. L’investisseur doit être tenu de fournir des informations sur les impacts de leur investissement (durabilité, économique, environnemental sanitaire, social, infrastructure) » ;

7- « L’obligation des gouvernements de réglementer les activités des entreprises et des investisseurs qui polluent l’environnement et affectent négativement la santé des communautés, en particulier des femmes et des enfants » ;

8- « Les investissements fonciers doivent être faits en partenariat avec les communautés, les gouvernements, les investisseurs dans le secteur du développement de l’emploi, les projets de développement en matière de l’eau, routes, écoles, hôpitaux, etc. avec un minimum de partage de 40% des bénéfices et une prise en compte de la protection environnementale » ;

9- « Les terres pastorales doivent être reconnues et protégées par la loi et d’autres mécanismes » » ;

10- « Les défis des personnes vivant avec des handicaps et d’autres groupes vulnérables (personnes vivant avec le VIH/SIDA, les veuves), tels que la stigmatisation, la discrimination, les préjugés culturels, le manque d’accès à l’information et aux infrastructures, doivent être pris en compte dans toutes les questions foncières et ces personnes doivent être représentées dans les organes de prise de décisions et être impliquées dans les processus de mise en œuvre. » ;

11-« Les pratiques traditionnelles et culturelles néfastes et oppressives qui minent les droits des femmes doivent être banni y compris celles qui interdisent d’hériter des terres et d’autres ressources »

12- « La sensibilisation des leaders (traditionnels communautaires et religieux et autres), les jeunes, les personnes handicapées et les femmes sur le droit et politiques foncières » ;

13- « Le gouvernement devra adopter des lois pour assurer la sécurité et la protection des défenseurs des droits des femmes » ;

 14- « Mettre fin aux conflits persistant entre agriculteurs et pasteurs sur l’utilisation des terres et d’autres ressources » ;

15- « La promulgation des lois qui réglementent les successions chaque fois qu’il n’en existe pas »

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