Le 27 février 2025 dernier, le dialogue politique organisé à Lomé par le WiLDAF-AO et portant sur la problématique de l’accès des femmes du secteur agricole aux ressources financières en Afrique de l’Ouest, s’est achevé sur une note optimiste. Les participants ont formulé des recommandations à l’attention des institutions financières, des États, ainsi que de la société civile, en vue d’améliorer l’accès des femmes rurales au crédit.
L’événement a rassemblé une quarantaine de participants. Il avait pour objectif de créer un espace d’échanges entre les différentes parties prenantes : représentants de l’État, institutions financières privées, agricultrices et organisations de la société civile. Cette rencontre a permis de faire un état des lieux, d’analyser les problèmes soulevés par les agricultrices elles-mêmes, et d’identifier des opportunités pour proposer des solutions adaptées.
Au terme des échanges, les participants ont conclu que l’accès des femmes aux ressources financières peut être considérablement amélioré. Une série de recommandations surtout à l’endroit des institutions financières et la société civile, a été identifiée pour adapter les programmes aux réalités des femmes et faire avancer la question de l’accès au financement pour les femmes rurales.
Pour les institutions financières, les recommandations étaient principalement de :
- Veiller à rendre l’information sur l’accès aux ressources financières accessible à toutes les catégories sociales, y compris les femmes agricultrices ;
- Adapter les produits financiers aux spécificités du secteur agricole, en prenant en compte la saisonnalité, les conditions climatiques et les besoins des femmes ;
- Réduire les taux d’intérêt des institutions financières décentralisées ainsi que des banques classiques ;
- Consulter les structures représentatives des agricultrices (OP/OSC) dans l’élaboration et l’opérationnalisation de la stratégie régionale d’inclusion financière dans l’espace UEMOA.
Quant aux organisations de la société civile, elles devront :
- S’engager à accompagner la formalisation, la structuration et l’identification des femmes agricultrices ainsi que les femmes des autres secteurs économiques ;
- Soutenir les femmes dans la gestion et la gouvernance financière de leurs activités économiques et de leurs structures ;
- Renforcer les initiatives de plaidoyer auprès de la BCEAO et des autres banques classiques pour la réduction des taux d’intérêt ;
- Plaider auprès des États pour la mise en place et l’opérationnalisation d’un fonds destiné au développement des activités économiques des femmes ;
- Encourager la mobilisation de fonds sociaux auprès du secteur privé pour soutenir les activités économiques des femmes.
Les femmes du monde rural demandent plus d’équité en matière d’accès aux ressources financières. Il est temps d’agir.
Rappelons que cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet « Justice économique pour les femmes en milieu rural en Afrique de l’Ouest », initié par WiLDAF-AO avec le soutien financier du Fonds Africain pour le Développement de la Femme (AWDF).
Service Communication
WiLDAF-AO