WILDAF-AO

Participation paritaire et transformationnelle des femmes aux prises de décisions publiques et politiques (PPTF)

Le Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatifs aux droits de la femme en Afrique (2003), et la Déclaration Solennelle des Chefs d’Etats de l’Union Africaine sur l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique de l’Ouest (2004) consacrent la participation paritaire des hommes et des femmes aux prises de décisions publiques et politiques.

Cependant, les femmes de l’Afrique de l’Ouest font toujours face à de multiples obstacles à leur participation politique. Les barrières structurelles et politiques que constituent les lois discriminatoires, les dispositions électorales inéquitables, les rôles socialement attribués aux femmes et aux hommes, les systèmes et structures religieuses et traditionnelles, les moyens financiers insuffisants, la violence politique et les conflits, sont parmi les facteurs qui restreignent les possibilités qui s’offrent aux femmes lorsqu’il s’agit de se porter candidates à des postes de responsabilité dans la fonction publique, ou d’exercer leur droit de vote dans certains cas. Dans bon nombre de pays dans cette région de l’Afrique, les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’accéder à des études supérieures, et à des réseaux politiques et d’affaires, de même qu’aux ressources nécessaires pour rivaliser sur un pied d’égalité avec les hommes sur le terrain politique. L’accaparement en général du champ politique par les hommes, notamment au sein des partis politiques et des institutions étatiques, ainsi que la nature patriarcale et parfois violente des processus électoraux, freinent, voire découragent les femmes à participer en tant qu’actrices politiques clés.

Cette situation se ressent dans les chiffres sur le nombre de femmes députées dans la sous-région. Selon les statistiques de l’Union Interparlementaire, en janvier 2019, en Afrique de l’Ouest seuls trois du (03) pays sur les 15 comptent plus de 17 % de femmes au parlement. Le Sénégal est en tête avec 42 % et se classe en quatrième position en Afrique. Il est suivi par le Cap Vert avec 23.61% et la Guinée avec 21,93%. Les derniers de la liste sont le Benin avec 8,43% et le Nigeria avec 5,6% où aucun pays n’a atteint la parité. Le taux varie, en effet, entre 41% au Sénégal et 5,6% au Nigéria.

  • Notre travail

L’attachement du réseau à la participation des femmes à la prise de décision l’a conduit à se battre pour la consécration par l’Union Africaine aussi bien dans la Charte de l’Institution que dans le Protocole à la Charte Africaine des droits de l’Homme et des Peuples relatif aux droits des femmes en Afrique, le principe de la participation paritaire des hommes et des femmes.

Le WiLDAF-AO et les réseaux nationaux se sont pleinement investis dans ce domaine à travers des projets et des actions initiés pour assurer une meilleure représentation des femmes à des postes de décision.

  • Le projet : « Bonne gouvernance et participation des femmes dans sept pays d’Afrique de l’Ouest »

Partenaire financier : l’Union Européenne

Pays : Bénin, Burkina- Faso, Ghana, Mali, Nigeria, Sénégal, Togo

Objectif : Contribuer à une participation effective des femmes à la gouvernance aux niveaux local et national. Au terme du projet, 455 femmes ont été capacités et 23 coalitions formées et   nommées « coalitions femmes et bonne gouvernance » constituant des groupes de pression et de plaidoyer suffisamment forts pour obtenir des réformes législatives.

Projet : « Mettre l’égalité et les droits des femmes au cœur des politiques publiques relatives à la COVID dans 4 pays d’Afrique de l’Ouest »

Partenaire financier : Carrefour International et Fonds Africain pour le Développement de la Femme (AWDF)

Pays : Benin- Cote D’ivoire- Ghana -Togo

Objectif : contribuer à réduire les risques de violations des droits des femmes liées à la situation du coronavirus dans ces 4 pays

  • Résultats
  • Quatre (4) Etudes disponibles sur l’impact du Covid19 sur les femmes et les filles au Benin, Cote d’ivoire, au Ghana et au Togo
  • Quatre (4) Coalition « Riposte Covid19 » mis en place dans les quatre pays couverts par le projet
  • Quatre Policy brief disponibles pour les plaidoyers
  • Des actions de plaidoyer auprès de décideurs ciblés
  • Action de sensibilisation de masse et Emission radio et télévisées sur différents media y compris les réseaux sociaux
  • L’Outil CAJUD disponible et 10 Centres d’Aide juridique ou centres d’écoute équipés par l’outil CAJUD (Centres d’Aide Juridique digitalisés)
  • Obtention de Réformes juridiques

 

En 2016, au Mali, le renforcement des capacités de 150 femmes sur le leadership et le contenu de l’Accord National pour la Paix et la Réconciliation, a permis d’améliorer la participation politique des femmes au niveau local ainsi que leur participation au processus de réconciliation nationale.

Il y a eu un accroissement des candidatures féminines et une augmentation du nombre des femmes conseillers. Ainsi, quatre cent quarante-six (446) candidates se sont présentées à Bamako en commune IV pour l’élection communale du 20 novembre 2016 contre deux cent soixante-seize (276) en 2009 ; cinq cent quatre-vingt-dix-sept (597) candidates en commune VI contre trois cent trente-six (336) en 2009. Il y a eu également un accroissement du nombre de femmes élues locales attesté par les constats suivants :

  • à Tombouctou huit (08) femmes conseillères sur vingt-neuf (29) conseillers ont été élues à l’issue des élections communales du 20 Novembre 2016 contre deux (02) femmes conseillères sur vingt-trois (23) conseillers en 2009.
  • à Goundam ville on a enregistré six (06) femmes élues sur dix-sept (17) conseillers contre deux (02) femmes sur dix-sept (17) conseillers en 2009 ; à Tonka sept (07) femmes élues sur vingt-trois (23) conseillers contre une (01) femme sur dix-sept (17) conseillers en 2009.
  • Dans le district de Bamako, treize (13) femmes sont élues en commune VI contre sept (07) femmes en 2009 ; en commune IV quatorze (14) femmes contre quatre (04) femmes en 2009.

En 2019, au Sénégal, avec l’appui de de la Fondation Ford, une étude a été menée et des recommandations ont été faites pour améliorer la participation des femmes aux organes de direction à tous les niveaux. Le rapport de l’étude est encore utilisé à ce jour comme outil de plaidoyer pour l’application effective à tous les niveaux, du principe de parité consacré par la constitution Sénégalaise sous la pression du mouvement féministe.