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Guerre au Soudan: dans le camp de Gorom, les femmes réfugiées manquent de tout – WILDAF-AO

WILDAF-AO

La guerre a déplacé plus de 3 millions de Soudanais, et ils sont plus de 550 000 à avoir fui vers des pays limitrophes, comme au Soudan du Sud. Au camp de réfugiés de Gorom, à une vingtaine de kilomètres de la capitale Juba, la faim et le désespoir sont omniprésents parmi les réfugiés. Ils sont plus de 5 000 et la majorité n’a pour l’instant reçu aucune aide humanitaire.

Sous un arbre à l’entrée du camp de Gorom, une distribution est en cours. Son bébé endormi sur le dos, Samikhat Hassan, 25 ans, mère de trois enfants, piétine dans la longue file d’attente : « Apparemment, ils vont nous donner 8 dollars. C’est la première fois que je reçois cet argent depuis mon arrivée, le 30 avril. Mais c’est trop peu, ça ne va me durer qu’une semaine ! Nous survivons surtout grâce à l’entraide entre Soudanais, ceux qui peuvent partagent le peu qu’ils ont. »

Ils sont environ 15 000 comme elle à être venus chercher refuge au Soudan du Sud. Mais le manque criant de financements disponibles pour la réponse humanitaire, dans ce pays déjà très fragile, plonge les nouveaux arrivants dans un dénuement presque total.

Un peu plus loin, près de la clinique, d’autres femmes réfugiées ne cachent pas leur frustration. Bakhita Jaber a la voix tremblante d’émotion : « J’ai fui la guerre au Soudan, mais ils refusent de m’enregistrer comme réfugiée car je suis Sud-Soudanaise. Mais mon mari est Soudanais, il est policier, il n’a pas pu venir avec moi. J’ai trois enfants et je ne reçois aucune aide humanitaire ! »

« Nous n’avons rien à manger »

Ikhlass Abdallah Juma, la quarantaine, enchaîne : « Le manque de nourriture affecte notre santé. Et quand on vient se faire soigner pour le paludisme, ils nous donnent de la quinine, mais ce traitement est très lourd et même dangereux quand on n’a pas assez à manger. »

Magda Abdallah, une femme âgée, a fui avec les enfants de sa fille, décédée : « Nous n’avons rien à manger. Je souffre d’un cancer et de diabète, et je n’ai accès à aucun traitement. Je n’ai rien ! Mon mari est à Khartoum, il n’a pas pu venir. »

Mercredi, les Nations unies se sont alarmées de l’imminence d’une « catastrophe humanitaire » si des fonds ne sont pas débloqués pour répondre à l’arrivée massive de celles et ceux qui fuient le conflit au Soudan.

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