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En Guinée, des milliers de jeunes filles sont confrontées à la violence sexuelle, au mariage précoce, aux mutilations génitales féminines (MGF) et au déni de droits fondamentaux.
 
Selon les dernières données nationales (2024), plus de 94 % des femmes âgées de 15 à 49 ans en Guinée ont subi une forme de mutilation génitale féminine. Malgré les engagements politiques et les campagnes de sensibilisation, la pratique reste profondément enracinée dans certaines traditions, et les sanctions sont encore rares.
 
« Sayon, 11 ans, violée par son oncle. Aïssatou, 5 ans, morte des suites d’une excision. Mariama, privée du droit de choisir sa contraception. Et moi, excisée à 12 ans. », a alerté Oumou Khaïry Diallo, militante féministe et Directrice Exécutive du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, sur les violences faites aux filles et aux femmes.
 
Ces prénoms incarnent des histoires vraies, vécues en Guinée, où l’activiste accompagne quotidiennement des victimes.
 
À Paris où se tient la 4ème Conférence ministérielle des diplomaties féministes que la France accueille les 22 et 23 octobre 2025, Oumou Khaïry Diallo a aussi dénoncé l’abandon progressif des financements internationaux dédiés aux droits des femmes, en particulier dans les pays d’Afrique francophone.
 
« Lorsque les budgets se réduisent, ce sont nos actions qui s’arrêtent, nos vies qui vacillent, et nos progrès qui reculent », a-t-elle martelé.
 
Selon l’activiste, plusieurs programmes communautaires portés par des ONG féministes locales sont aujourd’hui à l’arrêt faute de soutien financier, laissant des milliers de femmes sans protection, ni recours, ni accompagnement.
 
Selon elle, « sans un financement pérenne, les défenseurs des droits des femmes sont condamnés à rester précaires, malgré leur impact déterminant sur le terrain.
 
La Conférence ministérielle des diplomaties féministes a pour objectif de poser les bases d’un multilatéralisme plus juste, plus inclusif et plus ancré dans les réalités des femmes sur le terrain.
 
Dans ce cadre, Oumou Khaïry Diallo a plaidé pour que les diplomaties féministes ne soient pas construites “sur” les femmes, mais “avec” elles, en prenant en compte leurs vécus, leurs revendications et leurs solutions.
 
« Une diplomatie féministe qui ne reconnaît pas la société civile comme actrice à part entière reste un idéal, pas une transformation », a-t-elle souligné.
 
Enfin, la militante guinéenne a exhorté les responsables politiques, les partenaires techniques et financiers à adopter une posture cohérente et constante dans leur engagement pour les droits des femmes.
 
Car comme l’a martelé Oumou Khaïry Diallo : « Tant qu’une femme, quelque part dans le monde, est privée de liberté, aucune d’entre nous n’est vraiment libre. »
Source:https://guineenews.org/2025/10/23/vbg-le-cri-des-oubliees-de-guinee-resonne-a-paris/