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Au Bénin, le Conseil des ministres a adopté mercredi 12 avril un décret qui fixe les conditions d’interruptions volontaires de grossesse (IVG), près d’un an et demi après l’adoption par l’Assemblée nationale d’une nouvelle loi sur l’avortement.

Le texte rend possible l’IVG dans un délai de douze semaines sur prescription médicale, quand la grossesse est la conséquence d’un viol, mais aussi quand elle occasionne une situation de détresse matérielle, professionnelle ou morale. Le décret, qui précise que l’IVG ne peut être pratiquée que dans des centres de santé agréés, prévoit aussi une clause de conscience.

Pour le directeur de l’ABPF, l’Association béninoise pour la promotion de la famille, Comlan Christian Agbozo, c’est une belle avancée, même s’il reste encore un grand travail de sensibilisation à faire dans les prochaines années.

« C’est quand même une très belle avancée, se félicite t-il au micro de Magali Lagrange de la rédaction Afrique. Cette loi permet que nous puissions lutter contre les avortements clandestins qui tuent plus de 200 personnes par an au Bénin. Il faut avouer aussi qu’au sein même des prestataires de santé il y a une opposition. Ce n’est que le début d’une longue période de sensibilisation et aussi de plaidoyer, pour que ces prestataires de service qui sont un peu opposés à cette loi, qu’on puisse arriver à véritablement les convaincre, à faire en sorte qu’ils puissent adhérer à la mise en oeuvre et à la mise en application de cette loi.

L’opposition n’est pas seulement au niveau des prestataires de santé, l’opposition est au niveau des religieux. L’opposition est aussi au niveau d’un certain leader d’opinion. Et donc le travail qui est à faire actuellement est vraiment un travail de sensibilisation. C’est vraiment de clarifier les valeurs pour arriver à faire comprendre à cette opposition les bien fondés de cette loi. »