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Burkina Faso: Camps de déplacés de Kaya – La contraception, un rempart contre les grossesses non désirées – WILDAF-AO

WILDAF-AO

Au 31 mai 2023, la ville de Kaya, située à 100 km de Ouagadougou, comptait 316 265 déplacés internes. Sur cette terre de refuge, la promiscuité, la précarité… ont accru la vulnérabilité des jeunes filles, désormais exposées aux grossesses non désirées.

Lamoussa Sawadogo, 14 ans, ignore encore qu’elle porte une grossesse. Ce vendredi 23 juin 2023, c’est sous bonne « escorte » policière et d’agents de santé qu’elle est conduite au Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) du secteur 6 de Kaya. Après 30 mn de consultation, son diagnostic est clair : « Lamoussa porte une grossesse de 3 mois ».

L’auteur, un certain Maïga, quarantenaire, commerçant de profession, après avoir arraché la virginité de la « petite » vendeuse de poissons fumés, a pris ses jambes à son cou. « Je suis rentrée dans sa cour pour proposer ma marchandise et il m’a forcé à coucher avec lui. C’était ma première fois de le rencontrer et d’avoir des rapports sexuels », relate la « gamine » de 14 ans, chétive (41 kg) et filiforme (1,42m).

Le visage pâle et les yeux hagards, elle est victime de son ignorance des méthodes contraceptives. Toujours, mineure, Lamoussa porte une grossesse à risque. « Son bassin est immature. Donc, le passage de son foetus au niveau de celui-ci par la voie basse sera difficile. Elle ne pourra pas accoucher par voie basse. Nous la suivrons de près puis elle sera référée au CHR pour son accouchement, une éventuelle césarienne », explique la sage-femme, Simone Samandoulgou.

Orpheline de père et de mère, déscolarisée, sa grand-mère et elle ont dû quitter manu militari leur village, Foubé, pour se réfugier à Kaya. Sans soutien, en attendant que la police mette le grappin sur Maïga, désormais, une seule question lui taraude l’esprit : comment s’occuper seule de sa grossesse et résoudre quotidiennement, la difficile équation de se garantir un repas ?

Adjara Bamogo (19 ans) qui a fui les attaques terroristes à Barsalogho pour trouver refuge depuis 6 mois à Kaya vit aussi le triste sort de Lamoussa. Le visage pâle, la peau décharnée, elle ignore tout de son état. Vous portez combien de mois de grossesse ? : « ma grossesse est avancée, je pense que c’est 4 mois, non 5… », déclare-t-elle, balbutiante, la tête entre ses mains. Orpheline de mère, Adjara n’a jamais fait de consultations prénatales.

Oumarou Bamogo (27 ans) qui l’avait promise ciel et terre, couronné d’un mariage est introuvable depuis qu’il a su que germait en elle, le fruit de leur « amour ». « Il m’a dit que deux mois de relations ne peuvent pas suffire pour m’engrosser », confesse l’adolescente, presque en larmes. Que de regrets ! « Sincèrement, je n’ai pas voulu de cette grossesse. Je me sens triste à l’idée de savoir que je porte un enfant.

Je n’ai jamais entendu parler de contraception. Sinon, c’est sûr que je ne serai pas dans cette situation », jure-t-elle. « Bannie » par les siens et abandonnée par le géniteur de son futur bébé, elle a souvent pensé se débarrasser du foetus. « Oumarou ne décroche plus mes appels. Je passe souvent des jours sans manger. Pire, ma grand-mère avec qui je vis m’a demandé de le rejoindre », marmonne l’adolescente.

Aujourd’hui, Adjara regrette de n’avoir pas pris un contraceptif. « En tant que déplacée, j’ai mille et un problèmes. Je ne sais pas comment m’occuper de ma grossesse encore moins de l’enfant quand il naitra », se lamente-t-elle. Vulnérables, réfugiées loin de leurs terres natales, sans ressources financière et alimentaire, surtout ignorante des méthodes contraceptives, ces jeunes filles déplacées ont été aussi prises dans le piège des Grossesses non désirées (GND) comme de nombreuses adolescentes de leur âge fuyant les affres des attaques terroristes.

66 cas de grossesses non désirées en une année

Après leur « forfait », ces hommes n’hésitent pas à disparaitre en abandonnant leurs « victimes » à leur triste sort. Ursule Ouédraogo n’oubliera jamais cette nuit d’octobre 2022, où elle a donné naissance à sa fille, Honorine Sawadogo. Le présumé père, Gaël Sawadogo qui a toujours nié en bloc la paternité de la grossesse a refusé de la conduire au centre de santé pour qu’elle y donne la vie. « Lorsque je l’ai appelé vers 22 heures que j’avais des contractions, il m’a dit qu’il s’en foutait et que je pouvais me débrouiller seule.

Je me suis demandé immédiatement qu’est ce qui m’a mis dans cette souffrance », se remémore-t-elle. En solitaire, Ursule tente de rallier le centre de santé le plus proche. Après quelques marches, ponctuées d’intenses douleurs, elle est vite rejointe par sa grand-mère. Huit mois après sa naissance, Honorine n’a jamais connu le bonheur de la chaleur paternelle. Christine Sawadogo (17 ans) risque de connaitre le même sort. Depuis quatre mois, Modeste Kafando fuit son « amour » Christine et sa grossesse, comme la peste.

La raison ? Christine l’ignore. « C’est sûrement à cause de ma grossesse. Ma souffrance actuelle est encore douloureuse que les 5 jours à traverser les 100 Km dans la brousse à pied pour rallier Kaya. Je n’ai jamais songé à être mère. Je ne m’y suis pas préparée. Après l’accouchement, je n’hésiterai pas à me mettre sous contraception pour éviter encore ces situations », relate-t-elle dans un brin de regrets.

Les GND sont un problème majeur de santé publique à Kaya et malheureusement se sont accentuées avec la crise sécuritaire occasionnant, la vulnérabilité de la gente féminine…, d’après le chef de service de la famille et de l’enfant de la direction provinciale de l’action humanitaire du Sanmatenga, Claude Nikiéma. « De janvier à décembre 2022, nous avons enregistré 66 cas de GND, des paternités contestées. De janvier à juin 2023, 22 cas. Ce sont majoritairement des jeunes filles de 15 à 21 ans.

« Il y a des jeunes que nous recevons dans nos services qui savent consciencieusement qu’ils sont les auteurs. Mais disent que si nous leur prouvons qu’ils sont les responsables, ils ne refuseront pas », informe M. Nikiéma. Malgré la gratuité des contraceptifs, les préjugés tels que l’arrêt de leur natalité, maternité…contribuent à accroitre les GND et augmenter le taux de natalité.

« C’est écoeurant de voir que certaines portent des grossesses dont elles ignorent le père. Pire, elles ne connaissent même pas les contraceptifs », s’indigne, la présidente de l’Association cercle des filles-mères et enfants vulnérables, Afsetou Ouédraogo.

Plus de 300 accouchements par mois

« C’est à partir d’août 2020 que nous avons commencé à enregistrer plus de 300 accouchements mensuellement. En avril dernier, nous avons eu 332 accouchements et en mai 333 avec en moyenne 80% de PDI », révèle Salamata Sawadogo, sage-femme au CSPS secteur 6 de Kaya. La proportion des jeunes filles de 11 à 20 ans est de 35 à 40%, précise le major du CSPS du secteur 6, Issa Sawadogo.

Sur les sites de PDI, le sexe n’est plus un tabou à cause de la promiscuité, des mauvaises conditions de vie…, explique la sage-femme Sawadogo. « Les latrines ne sont pas séparées. Il n’y a pas d’intimité dans les tentes. On peut retrouver trois ou quatre familles venues d’horizons diverses qui cohabitent dans une même maisonnette. Aussi, comment une fille de 15 ans peut sortir pendant deux, trois…jours et les parents ne savent même pas où elle se trouve…

C’est désolant », déplore Mme Sawadogo. Pis, raconte-t-elle, même les femmes mariées ne sont pas épargnées par les GND. « Certaines viennent nous dire : « nos maris sont absents et nous sommes enceintes. Il faut nous aider… ». Par jour, nous pouvons avoir quatre ou cinq femmes qui viennent solliciter notre concours pour des avortements. Nous leur disons que nous ne faisons pas des avortements, mais conseillons des méthodes contraceptives pour éviter les GND », confesse Salamata Sawadogo.

« De lourds fardeaux »

Les grossesses non désirées et les bébés compliquent davantage les conditions de vie de ces filles-mères. Pleurs, chagrins, désespoir…constituent désormais le quotidien de Rayimwendé Sawadogo (19 ans). Son bébé Gédéon en main, elle regrette de s’être débarrassée de son norplant sous injonction de son « chéri », Boureima Sawadogo. « J’avais placé un norplant et il m’a dit de l’enlever.

Il nous a abandonné depuis ma grossesse. Je mange une fois par jour et c’est vraiment pénible. Ce qui fait que souvent, je manque de lait maternel pour alimenter mon bébé… », murmure-t-elle. Sans emploi, elle compte sur la charité des bonnes volontés pour s’assurer sa pitance quotidienne. Comme Gédéon Sawadogo, Roukiatou (2 mois) constitue un fardeau pour sa mère Aïcha. Handicapée physique (bossue), la portée au dos sa fillette est la croix et la bannière pour elle.

« Le père de Roukiatou a promis de me marier. Lorsque je suis tombé enceinte, il a refusé la paternité et ses parents l’ont soutenu dans sa décision. Avec mon handicap, mon bébé est un lourd fardeau pour moi », marmonne, l’orpheline de père. C’est avec la promesse d’un mariage que Toussida Bamogo a « appâté » Rosalie Bamogo. Après leur idylle qui n’a duré qu’un mois, il l’a abandonné avec 21 semaines de grossesse. « Toussida a disparu pour un site d’orpaillage.

Souvent, il me transfert 1000 ou 2000 F CFA pour ma nourriture mensuelle… Il décroche rarement mes appels. C’est lui qui m’a convaincu d’éviter les contraceptifs. Je suis consciente maintenant que je ne serai plus dans ces situations très difficiles grâce aux contraceptifs », promet-elle. Dans la plupart des cas d’agressions sexuelles, les victimes tentent l’avortement clandestin qui se solde généralement par des décès. C’est le cas de Adjara, 19 ans.

Déplacée de Foubé avec sa tante, à cause de la situation sécuritaire, Adjara, fille promise en mariage, devait rejoindre son époux dans les jours précédents ses noces. Contre toute attente, sa mère découvre qu’elle est enceinte. Ensemble, elles ont tenté un avortement clandestin qui s’est soldé par un échec. Sa santé dégradée, Adjara est conduite au CHR de Kaya pour des soins appropriés.

Les médecins n’y peuvent pas. Elle mène désormais son ultime combat pour la survie. Référée à Ouagadougou pour un suivi spécialisé, Adjara perd la vie sur le chemin de la capitale burkinabè. Pour le chargé de programmes de l’Association vision action développement (AVAD), Armel Bougouma, exploiter leur vulnérabilité pour les engrosser est déplorable et condamnable. Vu leur situation difficile, il faut qu’elles prennent des précautions pour ne pas être dans des charges plus lourdes, en ayant des enfants.

Briser les entraves en faveur des jeunes

D’après le conseiller de Santé de la reproduction (SR) et responsable du bureau SR au district sanitaire de Kaya, Souleymane Ima, le manque de pouvoir de décisions est une cause de la réticence de certaines femmes à l’adoption de la PF. « Une femme qui décide d’adopter une méthode sans le consentement de son conjoint peut être victime de violences physiques, morales…

Cela décourage la pratique de la PF chez certaines », déplore-t-il. Pour les adolescentes, d’autres craignent d’être jugées, stigmatisées par les ainés ou réprimandées par des agents de santé…Pourtant, regrette-t-il, ce sont elles les plus exposées aux IST et GND. « Les filles de 11 ans ont le droit d’adopter une méthode contraceptive surtout si, elles ont une vie sexuelle active.

Il y a un programme pour les adolescents et jeunes de 10 à 24 ans. C’est pourquoi, nous les encourageons à fréquenter les centres pour jeunes et les structures de santé pour adopter les mesures préventives », conseille Dr Ima. Car, le district dispose d’un programme de PF qui vise à contribuer à l’objectif du Plan national de PF (2021-2025) et de faire passer le taux de prévalence de la contraception de 31,9% en 2020 à 41,3% en 2025.

Mais, souvent dans le dénuement total, les premières préoccupations des PDI, reconnait-il, c’est de satisfaire leurs besoins alimentaires, d’abris…Les soins promotionnels comme la PF sont relégués au second plan, dit Souleymane Ima. « La crise sécuritaire joue négativement sur la santé SR des populations, car, les filles et femmes sont exposées au GND », estime-t-il.

Pour changer la donne, l’association des femmes pour l’éducation, la solidarité, la santé et le développement sensibilise les jeunes filles sur leur vie sexuelle afin de stopper les GND. Composées de 132 membres (enseignantes du primaire et secondaire, infirmières, des PDI…) avec en tête, Saïbata Sawadogo, elles ont décidé de faire bloc contre les GND en milieu jeune.

« Depuis 2018, nous intervenons au sein des PDI et nous remarquons que beaucoup de femmes et surtout les jeunes filles sont enceintes, sans connaitre l’identité des auteurs. Il faut disponibiliser les contraceptifs. Le gouvernement fait des efforts, mais il faut encore plus. Compte tenu de la situation sécuritaire, il arrive des périodes où, nous avons des ruptures de contraceptions.

Nous sommes ravitaillés à partir de Dori, au Sahel et il y a souvent blocages des produits. Un mois de retard, imaginez les conséquences, le nombre de grossesses… », s’inquiète Saïbata Sawadogo. Sur les camps de déplacés, souhaite-t-elle, il faut mettre en place des cliniques mobiles permanentes pour rapprocher les services de santé des PDI, afin de couvrir les besoins des filles et femmes PDI en PF.

« La journée, elles ont souvent du mal à aller dans les centres de santé. Certaines témoignent qu’on leur dit : «vous êtes des PDI, vous n’avez pas à manger et vous faites beaucoup d’enfants…». Pour éviter cette stigmatisation, des femmes préfèrent ne pas aller demander ce service », déplore-t-elle.

La contraception, un moyen efficace

Déplacée de Foubé, Assèta Badini (17 ans) a décidé de faire fi de toutes ces stigmatisations. Ce vendredi 23 juin 2023, au CSPS du secteur 6 il est 10 heures, lorsqu’elle prend place sur la banquette de la salle, estampillée « contraception ». Sans détour, elle nous confie : « j’avais mis un norplant de 3 ans. Je suis venue la renouveler pour 5 ans ».

Assèta ne veut pas subir le calvaire que les filles de son âge endurent avec leurs grossesses et leurs nourrissons. « Je suis déplacée et je souffre déjà. Je ne veux pas en rajouter à ma peine », lance l’adolescente tout sourire. Présente également au CSPS du secteur 6 de Kaya, Zenabo Sawadogo (20 ans) a dit être venue chercher du « songré » (aide, en langue nationale mooré). « Je ne veux pas être une des nombreuses victimes des GND. Je me suis promise d’éviter les GND jusqu’à mon mariage.

Avec cette contraception même en cas d’agressions sexuelles dont de nombreuses filles sont victimes, je suis au moins sûre d’éviter une grossesse », déclare-t-elle. La société doit oeuvrer pour l’éradication des GND en milieu PDI, scolaire ou communauté hôte, car, une femme qui porte une grossesse qu’elle ne désire pas, cela constitue un traumatisme pour la mère, estime Saïbata Sawadogo.

Elle ajoute : « Et, l’enfant qui va naitre n’aura aucun signe d’amour. Imaginez dans un pays où, on se retrouve avec 1000, 2000 enfants voire plus qui ne connaissent pas l’amour d’un parent. Ils constituent un danger pour le pays. Ensemble, nous devons lutter contre les GND ». Pour réduire les GND, Evelyne Gobredi, chargé du genre de l’AVAD, suggère de lutter efficacement contre les VBG et les mécanismes d’adaptation négative qui poussent les jeunes filles à recourir à de mauvaises solutions pour se retrouver avec des GND.

« Il faut utiliser les préservatifs pour se protéger du VIH et réduire considérablement les risques de grossesses. Nous avons mis en place des groupes de vigilance et de soutiens, chargés de sensibiliser les communautés aux VBG et des groupes de leaders volontaires qui sensibilisent sur la masculinité positive », confie-t-elle.

Pour éviter que les jeunes filles ne tombent dans le piège des GND, Armel Bougouma préconise de prendre des mesures de mitigation telles que la sensibilisation, l’accompagnement avec des méthodes contraceptives et créer des conditions favorables à l’employabilité pour réduire le taux de GND. « Généralement, lorsqu’on parle de GND, on pense automatiquement aux femmes.

Or, il faut songer à sensibiliser aussi les hommes. S’ils sont bien sensibilisés et se maitrisent, les GND prendront fin. Souvent, ce sont les hommes qui tendent des guets-apens aux filles par des actions non recommandables, la force…, elles ne peuvent pas résister », souligne-t-il. Outre la contraception, le major du CSPS du secteur 6, Issa Sawadogo, propose des actions urgentes dirigées vers les hommes pour un changement social et comportemental envers les jeunes filles.

Les filles leaders en avant-garde de la lutte…

Influentes dans leurs communautés (établissements scolaires, quartiers…), les filles leaders sont formées par l’Association des femmes pour l’éducation, la solidarité, la santé et le développement en DSSR pour apporter l’information juste à leur tour à leurs pairs. Au nombre de 45 à Kaya, elles ont pour missions de sensibiliser leurs « soeurs » pour qu’elles évitent les GND. Toute chose qui pourra leur garantir un bel avenir. Leurs actions portent fruits, car, grâce à leurs « maestria », de nombreuses filles adoptent des comportements responsables.

12 ans, mère de jumeaux

Michelle (nom d’emprunt) a donné naissance à des jumeaux à l’âge de 12 ans en 2019. Mal informée sur les contraceptifs, elle a pensé qu’en avalant tous les comprimés de la plaquette de pilule, elle sera immunisée contre les grossesses, selon les confidences de la présidente de l’Association des femmes pour l’éducation, la solidarité, la santé et le développement, Saïbata Sawadogo.

Après avoir fini la plaquette, elle a eu des rapports sexuels. Malheureusement, elle a « piqué » une grossesse de son copain Farid (17 ans). « Un enfant avec des enfants…Lorsque nous sommes allés la voir, elle criait. Je ne veux pas d’eux. Eloignez-les ! Je ne veux pas les voir…Souvent, ce sont les informations correctes qui manquent », témoigne la présidente de l’Association des femmes pour l’éducation, la solidarité, la santé et le développement, Mme Sawadogo.