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« La femme est célébrée tous les jours par rapport à sa valeur intrinsèque en tant qu’éducatrice, et en particulier en tant que mère. Mais le mois mars est une occasion spéciale symbolique qui permet à la femme de se revaloriser, de se mettre en évidence, et de redynamiser leur droits », avance Micky Bondo, une élue dans le gouvernement local de Portland, dans l’Etat du Maine. Parmi ces droits figure l’accès à la technologie, qui régit notre quotidien et les progrès mondiaux, précise celle qui est aussi co-fondatrice de l’ONG « In her presence ».

D’ailleurs, « Pour un monde digital inclusif: innovation et technologies pour l’égalité des sexes », c’est le thème sous lequel le monde célèbre le mois des droits des femmes 2023, pour plus de sensibilisation.

Le mois de mars est en effet devenu plus que jamais une plateforme qui offre des opportunités d’informer, d’éduquer et de sensibiliser le public sur des thèmes importants liés à la femme et à la jeune fille.

Cette année, l’ONU se penche sur la fracture numérique entre les sexes, afin d’encourager une évolution « digitale » plus inclusive et équitable. D’après l’ONU, seulement 63% des femmes utilisaient internet en 2022, contre 69% des hommes, alors que d’ici 2050, 75% des emplois seront liés aux domaines scientifiques et technologiques.

Encourager et faciliter l’éducation des femmes à la technologie

« Lorsque la technologie arrive, elle apporte ces connaissances auxquelles vous, peut-être en Afrique, n’avez peut-être pas accès (…). Mais vous pouvez apprendre. Vous pouvez tout rechercher sur Google, aller sur Youtube et tout apprendre. (…) », conseille Marilyn Ndo Akono, une Camerounaise anglophone, mère et doctorante qui vit à Rockville, dans le Maryland, aux Etats-Unis. Elle est aussi la fondatrice d’African Summon, une ONG qui utilise les nouvelles technologies pour préserver la culture africaine.

« Acquérez des compétences en informatique, connaissez les différents sites web et ce qu’ils proposent. Vous devez savoir que vous pouvez développer un site web et ce que vous pouvez en faire », ajoute la doctorante et fondatrice d’African Summon.

Malheureusement, le faible accès à Internet continue d’affecter les femmes et les filles africaines; conduisant à leur sous-représentation dans la technologie. Pour Micky Bondo, « il faut faciliter l’accès à l’éducation technologique aux femmes et filles africaines. »

La technologie, source d’intégration et d’opportunités

Cette éducation devrait faciliter l’intégration des femmes et devenir source d’opportunités d’innovations et d’emploi; favorisant aussi la parité homme-femme. Le Dr Lois Blade Rosado, doyenne adjointe à la retraite de l’Université d’État de New York, Brookland Education and Opportunity Center, et qui habite maintenant à Greenbelt, dans le Maryland, pense que les femmes noires ont beaucoup d’opportunités.

« Tout dépend de l’endroit; cela dépend du niveau d’éducation et cela dépend de la créativité. Les femmes noires en Amérique, parce que c’est là que je connais, je pense, profitent de nombreuses opportunités (…). Je pense que beaucoup de femmes noires se dirigent de plus en plus vers le secteur entrepreneurial », confie le docteur Rosado.

Malgré ces opportunités, le Dr Lois Rosado pense que les femmes continuent de faire face à de grands défis liés aux barrières culturelles, sociales, éducationnelles, économiques et financières, et le racisme, qu’elle qualifie d’endémique et systémique aux Etats-Unis.

« D’une manière générale, c’est surtout la parité au niveau du travail, au niveau de la distribution des salaires et surtout aussi la discrimination dans presque tous les secteurs, public ou privé, où les femmes doivent travailler plus par rapport aux hommes pour se faire valoriser », soutient Micky Bondo.

Plus d’actions pour atteindre la parité

« Il y a aussi beaucoup de violence. La femme doit se battre chaque jour pour se faire entendre et avoir sa place dans la société. Les statistiques montrent que 19% de femmes africaines ont déjà subi des abus domestiques, financiers, et corporels. Dans plusieurs pays africains, les femmes sont utilisées comme instruments de guerre », poursuit-elle.

Pour pouvoir surmonter les obstacles, Marilyn Ngo Akono et Micky Bondo estiment que la clé réside dans l’éducation et la formation des femmes et des filles. Car les femmes en général, et les femmes noires en particulier, sont des leaders qui ont toujours été une voix puissante et continueront de l’être, renchérit le Dr Lois Blade Rosado.