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Les Nations Unies ont célébré lundi 20 février 2023 la Journée mondiale de la justice sociale et ont appelé à cette occasion à réduire et à prévenir les inégalités pour créer un monde plus juste.

La justice sociale est fondée sur l’égalité des droits pour tous les peuples et la possibilité pour tous les êtres humains sans discrimination de bénéficier du progrès économique et social partout dans le monde.

Promouvoir la justice sociale ne consiste pas simplement à augmenter les revenus et à créer des emplois. C’est aussi une question de droits, de dignité et de liberté d’expression pour les travailleurs et les travailleuses, ainsi que d’autonomie économique, sociale et politique.

Le thème de la journée cette année est « Surmonter les obstacles et libérer les opportunités pour la justice sociale ».

Développer des politiques plus justes et plus équilibrées

Le progrès social doit être au centre de l’attention, a déclaré la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, qui a plaidé en faveur de politiques susceptibles d’entraîner des changements significatifs pour des millions de personnes actuellement en difficulté. 

« Nous devons développer des politiques plus justes et plus équilibrées », a affirmé Mme Mohammed dans un message vidéo. « Ce qui est également nécessaire, c’est un dialogue social plus approfondi avec les acteurs de l’économie réelle ». 

Elle a rappelé que « partout dans le monde, les gens luttent pour se remettre des retombées socio-économiques de la pandémie de COVID-19, qui a dévasté des vies et creusé les inégalités », inversant les progrès réalisés au cours des deux dernières décennies.  

Mais, même avant le début de la pandémie en 2020, a souligné la Vice-Secrétaire générale, beaucoup trop de personnes étaient obligées de gagner leur vie avec moins de 2,00 dollars par jour, sans droits ni protection sociale et avec peu de perspectives d’un avenir meilleur. 

« Lorsqu’il y a un déséquilibre entre la croissance économique et la politique sociale, l’instabilité politique et les troubles s’ensuivent souvent », a-t-elle dit. « C’est pourquoi nous avons besoin d’une convergence plus étroite entre les cadres sociaux et normatifs de l’ONU et les politiques menées par les institutions financières internationales ». 

Recul du progrès social

Dans un message, le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Gilbert F. Houngbo, a également observé que l’impact de la COVID-19, combiné aux bouleversements géopolitiques, la crise économique et les catastrophes naturelles, ont fait reculer le progrès social.

« Quand on regarde les tendances actuelles du marché du travail, le tableau est sombre. La croissance mondiale de l’emploi ne sera que de 1% en 2023, soit moins de la moitié du niveau de 2022. Plus de 200 millions de travailleurs vivent dans la pauvreté absolue. Les entreprises, en particulier les petites et les microentreprises, ont été durement touchées », a-t-il noté.

Selon lui, ce dont le monde a besoin aujourd’hui, c’est d’une « dose forte et durable de justice sociale, qui est la clé de sociétés équitables et pacifiques ».

À cette fin, et pour promouvoir le travail décent tel que l’accès à l’emploi, les droits au travail, la protection sociale et le dialogue social, l’OIT entend lancer, avec des partenaires en 2023, une coalition mondiale pour la justice sociale.

« Nous voulons créer une dynamique mondiale et favoriser le partenariat pour contribuer à la réduction et à la prévention des inégalités et faire en sorte que la justice sociale soit une priorité dans l’élaboration des politiques et des activités nationales et mondiales, dans la coopération au développement, et dans les accords financiers, commerciaux et d’investissement », a dit M. Houngbo.

Source:news.un.org