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La cheffe de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a souligné mercredi 25 janvier 2023, à l’occasion de la Journée internationale des femmes dans le multilatéralisme, la nécessité de parvenir à l’égalité des sexes à l’échelle mondiale et de lutter contre les discours de haine, en particulier ceux qui ciblent les femmes et les filles en ligne.

Dans son message pour marquer cette journée, la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, y voit aussi l’occasion de plaider en faveur d’une représentation accrue des femmes aux postes décisionnels clés de la collaboration mondiale.

« Un fossé d’inégalités incompréhensible »

« Célébrer leurs réalisations, leurs visions, leurs dévouements, c’est aussi souligner en creux le caractère incompréhensible du fossé d’inégalités qui sépare encore trop souvent les femmes et les hommes », a déclaré Mme Azoulay. Elle a ajouté qu’au rythme actuel, il nous faudrait ainsi plus de 130 ans pour atteindre la parité entre les sexes, citant des informations du Forum économique mondial.

« L’égalité des droits ne peut pas attendre », a-t-elle dit. Pour cette raison, l’UNESCO a fait de la lutte contre les inégalités de genre une priorité mondiale, l’une de ses deux grandes priorités – afin de lutter à la racine contre les inégalités de genre et de défaire des stéréotypes profondément enracinés dans le tissu social.

La Directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay.
UNESCO
La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay.

Lutter contre le harcèlement en ligne

Construire l’égalité à travers le multilatéralisme implique de reconnaître le rôle des femmes dans le processus et de veiller à ce que tous ceux qui veulent travailler pour le changement s’en inspirent, a rappelé la cheffe de l’UNESCO.

Cette tâche exige également des engagements forts et de les mettre en œuvre, en particulier dans les enceintes multilatérales.

C’est pourquoi, pour cette édition 2023 de la Journée des femmes dans le multilatéralisme, l’attention est portée sur un engagement au cœur de la raison d’être de l’UNESCO : la lutte contre les discours de haine, en abordant plus particulièrement la problématique du harcèlement et des violences à l’égard des femmes dans l’environnement numérique, a dit Mme Azoulay.

Un affront à la démocratie

La question est urgente, comme en témoigne une récente enquête de l’UNESCO sur les femmes journalistes, l’un des groupes professionnels les plus touchés. L’enquête a révélé que 73% ont déclaré avoir été victimes de violence en ligne dans le cadre de leur travail.

« Lorsque les femmes sont ciblées parce qu’elles sont des femmes, une certaine vision du débat public et une exigence fondamentale de la démocratie sont également sapées », a déploré Mme Azoulay.

Désinformation sexiste

L’UNESCO a organisé un dialogue mondial à son siège parisien à l’occasion de la Journée internationale, afin de promouvoir des réponses efficaces à la désinformation sexiste en ligne. Les recommandations éclaireront les travaux en cours de l’agence visant à établir des principes pour la réglementation des plateformes numériques, afin que l’information soit un « bien public » tout en préservant la liberté d’expression.

Elles contribueront également à une conférence de l’UNESCO sur l’élaboration de la réglementation des plateformes numériques qui se tiendra en février, réunissant des représentants des gouvernements, de la société civile, du secteur privé, du monde universitaire, de la communauté technologique et d’autres parties prenantes.

« C’est précisément le but de cette Journée internationale : mobiliser la communauté internationale pour soutenir l’égalité des droits et de la dignité pour tous, en particulier les femmes et les filles », a conclu la cheffe de l’UNESCO.

Source:news.un.org