Plusieurs milliers de femmes sont descendues dans la rue dans plusieurs villes du pays pour protester contre les féminicides. Deux meurtres de jeunes femmes dans des locations de courte durée à deux semaines d’intervalle ont provoqué une onde de choc ce mois-ci. Les associations de défense des droits des femmes tirent la sonnette d’alarme sur la hausse des féminicides. Leur appel à manifester a été largement suivi.
« Arrêtez de nous tuer ». C’est l’appel des milliers de manifestantes qui défilent dans le centre-ville de Nairobi. Les médias kényans comptabilisent au moins 16 femmes assassinées au Kenya ce mois-ci. Marcher pour éviter que la liste ne s’allonge, c’est ce qui a poussé Christine à faire le déplacement.
« Je suis une femme, j’ai une fille. Pour moi, c’était impératif d’apporter ma voix aujourd’hui face à cette tendance dingue à laquelle nous assistons dans notre société : les femmes meurent tuées par leurs partenaires, leurs frères ou des hommes de leur entourage ! Ce n’est pas une vie que de devoir s’inquiéter pour sa sécurité, pour celle de ma fille ou de mes sœurs. C’est pour ça que je suis venue. »
Si les manifestantes se réjouissent de la participation, c’est aussi selon elles un signe évident de l’ampleur du problème au Kenya. Pour Njoki Maina, vétérinaire de 33 ans, c’est un symbole d’espoir.
« Je pense que cette marche peut donner l’élan nécessaire pour plus d’actions. Il faut que tous prennent conscience de l’ampleur du problème et surtout de l’urgence d’agir. Nous voulons que les victimes obtiennent justice. Nous ne voulons plus voir les discussions très toxiques que l’on trouve en ligne. Celles où des hommes disent qu’elles méritent ce qui leur arrivent. Personne ne mérite d’être tué. »
Une association kényane a comptabilisé au moins 152 féminicides en 2023. Un chiffre jugé sous-estimé, beaucoup de cas n’étant pas signalés.