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Mettre fin au mariage des enfants, c’est l’un des objectifs de développement durable fixés pour 2030 par les Nations unies. Pourtant le phénomène régresse trop lentement à l’échelle mondiale. En Afrique subsaharienne, les mariages précoces sont même en recrudescence, déplore le Fonds des Nations unies pour l’enfance. Car c’est une pratique aujourd’hui très liée à l’insécurité physique et économique des populations sur le continent.

L’Afrique subsaharienne est la seule région de la planète où le mariage des enfants continue d’augmenter. En 1997, 15 % des femmes de 20 à 24 ans avaient été mariées avant l’âge de 18 ans : elles sont 35 % aujourd’hui et leur proportion pourrait selon l’Unicef passer à 41 % en 2030.

Les seuls progrès réalisés ont été enregistrées chez les familles africaines les plus aisées. Chez les plus pauvres, le taux de prévalence du mariage des filles mineures est passé de 50 % à 60 %.

En cause : la croissance démographique et les crises multiples que connaît le continent. Les conflits, les perturbations climatiques fragilisent les familles. Plongées dans l’insécurité – physique et économique – elles marient le plus tôt possible leurs filles en pensant les protéger.

En Éthiopie les mariages précoces avaient régressé jusqu’en 2016. Un an de conflit a causé un retour en arrière de quatre ans. De même chaque variation de 10 % des précipitations, en plus ou en moins, occasionne une hausse des mariages précoces de 1 %.

Facteur aggravant : la déscolarisation des filles. Or plus que partout ailleurs, les fillettes privées d’école en Afrique à cause de la pandémie de Covid-19 n’y sont pas retournées depuis.

Ce rapport de l’Unicef a été dirigé par Claudia Cappa, qui explique que le mariage des enfants a des conséquences néfastes sur les individus mais aussi sur l’ensemble de la société :

«Les mariage précoces se sentent immédiatement» et les «conséquences néfastes touchent plusieurs générations», explique Claudia Cappa, qui a dirigé un rapport de l’Unicef