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Dans cette émission spéciale, consacrée à l’avortement, nous parlerons des dangers liés à l’avortement clandestin, des méthodes qui existe pour interrompre une grossesse non-désirée – des méthodes qui ont bien évolué quand elles sont pratiquées dans un cadre hospitalier. 

Également au sommaire : des témoignages de femmes qui ont avorté, en République démocratique du Congo, au Burkina Faso
Un débat, celui mené au Bénin et qui a abouti à la dépénalisation de l’avortement. 
L’histoire houleuse du droit à l’IVG en Allemagne et les disparités en Europe – avec les risques de « backlash » comme disent les anglophones. C’est-à-dire de recul des droits, de remise en question de certains acquis sociaux.

L’IVG largement interdite en Afrique

La quasi-totalité des pays africains interdisent l’interruption volontaire de grossesse – ou IVG.

L’Afrique est même le continent où les lois sont les plus restrictives en la matière. Seuls cinq pays y autorisent l’avortement : La Tunisie, depuis 1973, l’Afrique du Sud et le Cap-Vert depuis 1997, le Mozambique depuis 2014 et le Bénin, dont nous reparlerons tout à l’heure, depuis l’année dernière.

 

Et malgré ces interdictions, on estime à plus d’un million et demi le nombre de femmes africaines qui recourent à l’IVG. Mais clandestinement, donc.

Ce qui signifie qu’elles mettent vraiment leur vie en danger, en absorbant des potions, des médicaments, en s’insérant des objets dans le vagin ou l’utérus. Et en risquant des infections et des hémorragies.

Avortement clandestin en RDC

En République démocratique du Congo, la situation n’est pas très différente.

L’avortement clandestin constitue un problème majeur de santé publique.

Dans un pays où la pauvreté atteint 73,5 % selon  la Banque mondiale, le manque d’éducation sexuelle et reproductive, les pressions sociales poussent de nombreuses jeunes filles à recourir à cette pratique de l’IVG en cas de grossesse non-désirée, alors que l’avortement est illégal.

Une loi sur l’IVG qui évolue au Bénin

Au Bénin, la législation a opéré des avancées majeures sur l’interruption volontaire de grossesse. La loi de 2003 posait un cadre juridique restrictif, mais le pays a franchi un nouveau cap depuis 2021 avec une loi modificative qui élargit les conditions d’accès à l’IVG. Aujourd’hui, la réglementation béninoise est désormais complète, avec la publication des décrets et des arrêtés d’application.

Une loi plus permissive sur l’avortement au Bénin

Et pourtant, le sujet reste tabou aussi au Bénin puisque notre correspondant à Cotonou, Rodrigue Guézodjè, a eu des difficultés à trouver des interlocuteurs et interlocutrices qui acceptent de parler d’avortement à son micro. 
Il a tout de même pu s’entretenir avec le Dr. Serge Kitihoun, le directeur des services médicaux de l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille (ABPF), de l’accès réel à l’IVG au Bénin, de ce que la nouvelle loi  représente comme avancées concrètes pour les femmes.

En Allemagne, il faut une autorisation pour avorter

En Europe, les situations sont très diverses, d’un pays à l’autre. En raison de cultures et d’histoires différentes.
Aujourd’hui, le droit à l’avortement sans condition est reconnu dans 25 des 27 Etats membres de l’Union européenne. Avec un de délai maximal pour recourir à l’IVG variable selon les pays : entre 10 semaines au Portugal et 24 semaines aux Pays-Bas.
La France a été le premier pays au monde à inscrire le droit à l’avortement dans sa constitution, c’était en 2024.
En Allemagne, c’est plus compliqué.

Depuis 1973, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est illégale en République fédérale (alors que les femmes d’Allemagne de l’est avaient le droit de se faire avorter ). Cela peut paraître étonnant, mais selon l’article 218 du Code pénal allemand, encore aujourd’hui :

« Quiconque interrompt une grossesse est passible d’une peine d’emprisonnement de trois ans au maximum ou d’une amende ».

 

Dans la pratique, cette interdiction n’entraîne pas de poursuites pénales si l’intervention est réalisée dans les douze premières semaines de grossesse, à condition toutefois qu’elle soit précédée d’une consultation dite « de conseil ». 

Source:https://www.dw.com/fr/