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Les organisations de défense des droits des femmes jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la violence fondée sur le genre et dans la réalisation de progrès en vue de rendre le monde plus équitable et d’éliminer la violence envers les femmes et les filles.  

Malgré le rôle capital de l’activisme féministe pour mettre fin à la violence envers les femmes, on assiste dans le monde entier à une déferlante de mouvements anti-droits et à des réactions hostiles envers les personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes.  

Voici quatre raisons qui expliquent pourquoi il est essentiel de financer les organisations féminines pour mettre fin à la violence envers les femmes et les filles.  

Fournir aux survivantes des services salvateurs

Les organisations féminines jouent un rôle vital dans la fourniture de services aux survivantes et aux victimes de violence fondée sur le genre, laquelle reste la forme de violation des droits humains la plus répandue dans le monde, touchant au moins une femme sur trois.  

Les services de soutien critiques pour les survivantes de la violence fondée sur le genre comprennent les refuges, le conseil, l’assistance juridique et les lignes d’assistance téléphonique. Ces services apportent une bouée de sauvetage aux survivantes et les aident à reconstruire leur vie.  

Selon une étude des Nations Unies, seulement 40 pour cent des femmes cherchent de l’aide après avoir subi des violences, ce qui rend le travail de sensibilisation des organisations de défense des droits des femmes d’autant plus important.  

Les organisations de défense des droits des femmes permettent aux femmes et aux filles de faire valoir leurs droits et de chercher de l’aide lorsqu’elles sont victimes de violences.  

Grâce à l’éducation, à la formation et aux initiatives communautaires, les organisations féminines renforcent la résilience des femmes et leur confiance en soi, ce qui peut s’avérer indispensable pour briser le cycle de la violence.  

Favoriser le changement politique

La recherche montre que la présence d’un mouvement féministe fort et autonome est le facteur le plus important pour faire progresser la lutte contre la violence envers les femmes et les filles, tant au niveau de l’élaboration des politiques nationales qu’internationales. 

Les pays où les mouvements féministes sont les plus forts tendent à avoir des politiques en matière de violence envers les femmes plus complètes que celles des pays où ces mouvements sont plus faibles grâce au plaidoyer inlassable des organisations de défense des droits des femmes, qui ne bénéficient souvent que de très maigres financements. 

En revanche, les pays où les mouvements de femmes sont moins présents ont des préjugés plus marqués à l’égard de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, ce qui témoigne de l’importance du travail effectué par les organisations de défense des droits des femmes pour transformer les normes sociales et les rapports de force. 

Souvent, les organisations féminines mènent des recherches et recueillent des données sur la violence envers les femmes et les filles, mettant en lumière la fréquence et les différentes formes de violence dans différents contextes.  

Ces recherches sont essentielles pour permettre aux décideurs politiques et aux prestataires de services d’élaborer des stratégies efficaces et d’allouer des ressources à la lutte contre la violence fondée sur le genre.  

Faire reculer la violence fondée sur le genre

De plus en plus de données probantes montrent que les efforts des organisations de défense des droits des femmes font reculer la violence fondée sur le genre. Malgré cela, elles restent chroniquement sous-financées : une forte augmentation du financement des organisations de défense des droits des femmes est plus que nécessaire.  

Les organisations locales de défense des droits des femmes connaissent leurs communautés mieux que quiconque et disposent d’un historique d’approches fondées sur des données probantes qui ont permis de faire reculer la violence et de transformer la vie des femmes aux quatre coins du monde, surtout des femmes marginalisées et racialisées, qui sont les plus exposées au risque de violence.  

Par exemple, au Nicaragua, la recherche montre qu’une diminution de 63 pour cent de la violence au sein du couple a été possible grâce aux efforts déployés par les mouvements des femmes du Nicaragua pour réformer les lois, fournir des services aux survivantes, transformer les normes de genre et améliorer la connaissance qu’ont les femmes de leurs droits fondamentaux, efforts associés à des actions multisectorielles coordonnées avec les gouvernements.  

En Afrique du Sud, le projet IMAGE a fait baisser la violence au sein du couple de 50 pour cent en deux ans grâce à une initiative de microfinancement et à une formation sur la mobilisation des communautés et l’égalité des sexes.   

Une autre initiative du Programme alimentaire mondial en Équateur a permis de faire baisser la violence familiale de 30 pour cent en six mois grâce à l’émancipation économique de familles vivant dans des zones urbaines pauvres, qui a atténué le stress lié à la pauvreté au sein des couples. 

Selon le réseau britannique What Works Network, des projets bien conçus et mis en œuvre peuvent faire baisser la violence au sein du couple de plus de 50 pour cent.   

Un rôle crucial dans les situations d’urgence sanitaire et humanitaire

La pandémie de COVID-19 a mis en lumière le rôle crucial des organisations de défense des droits des femmes dans la mise en œuvre des mesures prises par les gouvernements pour lutter contre la violence fondée sur le genre.  

Un rapport du Programme des Nations Unies pour le développement et d’ONU Femmes a montré que les pays dotés de mouvements féministes forts avaient pris en moyenne trois mesures de plus pour lutter contre la violence envers les femmes pendant la pandémie que ceux qui ne disposaient pas de tels mouvements.  

Le nombre de femmes et de filles vivant dans un contexte de conflit a augmenté de 50 pour cent, ce qui a rendu des millions de femmes et de filles du monde entier plus vulnérables à la violence fondée sur le genre. 

La recherche montre que des avancées positives vers l’égalité des sexes peuvent être réalisées lorsque les femmes participent activement aux interventions mises en œuvre lors des conflits et des situations d’urgence et lorsque l’action humanitaire se concentre sur les organisations de défense des droits des femmes et les groupes autonomes. 

Les organisations féminines ont un besoin urgent de fonds supplémentaires

On ne saurait trop insister sur l’urgence de financer les organisations féminines qui luttent contre la violence envers les femmes et les filles.  

Les organisations de défense des droits des femmes sont en première ligne dans la lutte pour un monde plus équitable et dénué de violence.  

De nombreuses organisations de défense des droits des femmes travaillant sur le terrain, y compris celles qui travaillent avec les survivantes, souffrent également d’un manque chronique de financement, puisque 5 pour cent seulement de l’aide publique au développement allouée à la lutte contre la violence envers les femmes leur parviennent. 

Alors qu’il reste urgent de parvenir à l’égalité des sexes et de prévenir la violence dans le monde, les gouvernements et les institutions doivent reconnaître, renforcer et investir dans les efforts inébranlables des organisations féminines.  

Les organisations de défense des droits des femmes sont déterminées à créer une société plus sûre, plus équitable et plus juste pour les femmes et les filles du monde entier, ainsi qu’un avenir plus radieux et plus prometteur pour toutes et tous. 

Source:unwomen.org