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Ce 6 février, Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, le point sur l’impact de ces pratiques sur la santé sexuelle et reproductive des survivantes.

Les mutilations génitales féminines sont considérées comme une violation des droits des femmes et des filles, notamment de leurs droits à la santé, à la sécurité et à l’intégrité physique.

Raison pour laquelle des voix continuent de s’élever pour plus de progrés dans la lutte contre ces mutilations pour atteindre l’objectif mondial d’élimination des MGF d’ici 2030.

Un impact sur la santé

 Aoua (le nom a été modifié ndlr) est une survivante des mutilations génitales féminines. C’est au village, en Guinée, que cette victime d’excision a subi une infibulation pratiquée par ses tantes. L’infibulation consiste à coudre les lèvres de la jeune fille en ne laissant qu’une petite ouverture pour que l’urine et les menstruations puissent s’écouler. Chez les femmes ayant subi cet acte, le premier rapport sexuel est une torture. Ce qui a d’ailleurs poussé la jeune fille de 20 ans à ne pas avoir de relations intimes.

« J’ai décidé de ne pas me marier, vu ce que cela impliquait » explique la jeune fille qui précise avoir entendu des témoignages d’autres femmes qui ont subi la même chose et qui ont fini à l’hôpital après leur premier rapport sexuel.

 Aoua qui n’a pas encore ouvert ses sutures explique qu’elle rencontre des difficultés des fois quand elle a une forte libido. « La partie infibulée enfle, ça fait un peu mal et cela devient un peu gênant », mais elle assure avoir des pommades qu’elle utilise pour se soulagerElle dit souffrir aussi régulièrement d’infections. 

Séance de sensibilisation sur les MGF
Les MGF ont un impact sur la santé sexuelle et reproductive des filles et des femmesImage : Joerg Boethling/Imago

Un accouchement difficile

En plus de leur vie sexuelle difficile, les femmes victimes d’excision sont beaucoup plus sujettes à des complications lors de l’accouchement,

« On peut être obligé de faire des épisiotomies parce que la tête de l’enfant a du mal à passer, la patiente peut subir de grandes déchirures qui peuvent aller jusqu’à un délabrement du périnée, on peut avoir des hémorragies de la délivrance, on peut être obligé de recourir à une césarienne parce que la voie basse ne passe pas, on peut aussi avoir des fistules » explique Christelle Achi, sage-femme à Abidjan en Côte d’Ivoire.

Il est nécessaire, ajoute la sage-femme, qu’une femme ayant subi des mutilations génitales accouche dans un établissement avec un plateau technique adéquat capable de prendre en charge ces complications.

Malheureusement, mal informées sur les complications, certaines femmes excisées accouchent à domicile. Et là, les dangers sont encore plus élevés tant pour le bébé que pour la maman.

Nafissa Amadou Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique

source: https://www.dw.com/fr/mutilations-genitales-feminines-oms-guinee-sante-survivante-femme/a-68182131