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Le rôle déterminant des femmes en matière d’action climatique et l’impact de la crise climatique sur  l’approvisionnement en eau ont occupé le devant de la scène, lundi 15 novembre, à la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP27), à Charm el-Cheikh, en Egypte.

« Rien sur nous, sans nous », a affirmé la jeune militante pour le climat Ayshka Najib à ONU Info alors qu’elle peignait une œuvre d’art colorée exposée dans le pavillon de la conférence dédié à la jeunesse et illustrant le rôle des femmes en matière d’action climatique.

Pour la jeune militante, les femmes et les jeunes filles dans toute leur diversité mènent le mouvement climatique depuis des siècles, il ne faut donc pas les exclure.

« Elles devraient définir l’agenda du processus climatique, mais ce n’est pas le cas actuellement », a-t-elle dénoncé.

Ayshka Najib, militante pour le climat de l'UNICEF, peint une œuvre d'art collaborative au pavillon des jeunes à la COP27.
ONU Info/Laura Quinones
Ayshka Najib, militante pour le climat de l’UNICEF, peint une œuvre d’art collaborative au pavillon des jeunes à la COP27.

De plus grands obstacles

Les femmes et les filles sont confrontées à de plus grands obstacles lorsqu’elles tentent de s’adapter au changement climatique, elles subissent des répercussions économiques plus importantes, elles doivent fournir davantage de soins et de travail domestique non rémunérés en cas de catastrophe et, en plus de tout cela, elles sont plus vulnérables à la violence potentielle déclenchée par la crise.

Mais comme l’a dit ONU Femmes, les femmes ne sont pas des victimes, et les preuves suggèrent que leur représentation dans les parlements nationaux peut amener les pays à adopter des politiques plus strictes en matière de changement climatique.

« Les femmes et les filles sont des dirigeantes essentielles, efficaces et puissantes pour faire face à la crise climatique. Mais elles restent largement sous-évaluées et sous-estimées avec un accès limité aux formations et aux technologies nécessaires pour une adaptation efficace aux impacts du changement climatique », a déclaré la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, lors d’un événement axé sur les femmes en Afrique.

« Il existe une solution très simple et efficace – laisser les femmes et les filles diriger », a-t-elle exhorté.

Mary Robinson – la première femme Présidente de l’Irlande, ancienne Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et membre fondatrice de « The Elders » (Les Anciens), un groupe d’anciens dirigeants travaillant à résoudre certains des problèmes les plus difficiles au monde – a également souligné que la COP27 devrait reconnaître le leadership de femmes et de filles.

« Nous comprenons les problèmes sur le terrain. Nous avons beaucoup plus d’empathie pour eux et nous réalisons beaucoup plus à quel point ils sont réels et à quel point la fracture entre les sexes concernant ces questions doit être prise en compte », a-t-elle déclaré à ONU Info.

Mme Robinson a expliqué qu’aux côtés d’autres femmes leaders, elle a lancé un mouvement pour inciter à l’action climatique avec une approche féministe.

L’ancienne Haute-Commissaire est l’une des signataires d’un nouveau document soutenu par plus de 200 des plus grandes entreprises du monde et de membres éminents de la société civile exhortant les gouvernements à aligner leurs plans climatiques sur l’objectif de 1,5 °C de l’Accord de Paris.

De son côté, Lucy Ntongal, experte kenyane du climat et du genre à l’ONG Actionaid, a prévenu que les communautés de son pays ont du mal à survivre. « La priorité pour les mères est l’eau et parce que leurs maris ont quitté la maison à la recherche de nouveaux pâturages, elles obligent leurs filles à quitter l’école pour marcher des kilomètres pour aller chercher de l’eau », a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse.

Un nouveau rapport de l’ONG souligne combien les pertes et les dommages croissants causés par les impacts climatiques ont des conséquences dévastatrices sur les femmes et les filles, notamment en augmentant le risque de violence sexuelle et domestique.

« C’est une crise oubliée. Mais si nous choisissons de l’ignorer, nous disons aux filles que les dirigeants mondiaux ne se soucient plus de leur avenir. Les dirigeants doivent garder la voix des filles et des femmes des pays du Sud, vivant les réalités de la crise climatique, au cœur des négociations de la COP27, car elles sont les mieux placées pour apporter des solutions », a-t-elle souligné.

Le typhon Ketsana a entraîné l'équivalent d'un mois de précipitations en une seule journée en Thaïlande.
ADB/Eric Sales

Le problème de l’eau

Comme l’a dit Mme Ntongal, les femmes doivent actuellement voyager de plus en plus loin pour trouver de l’eau.

Le changement climatique induit par l’homme entraîne non seulement des changements importants dans le cycle mondial de l’eau, ce qui rend le précieux liquide plus rare en raison des sécheresses et de l’évaporation rapide, mais il augmente également la fréquence des fortes pluies et accélère la fonte des glaciers.

Ces effets se font particulièrement sentir dans les pays en développement. Par exemple, rien qu’en 2021, il y a eu au total plus de 100 catastrophes naturelles en Asie, dont 80% étaient des inondations et des tempêtes, décrit un nouveau rapport publié par l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

L’agence a également peint un scénario inquiétant de ce que l’avenir pourrait réserver au continent, avec les glaciers de l’Himalaya et du plateau tibétain – les principales sources d’eau douce pour plus d’un milliard de personnes – reculant rapidement.

« Pour l’eau, c’est maintenant ou jamais. L’eau est le thème que nous retrouvons dans l’énergie, la sécurité alimentaire, la santé, l’économie et la collaboration internationale… Nous devons vraiment changer nos comportements, nos attitudes, nos actions, notre gouvernance et la façon dont nous nous organisons autour de l’eau », a déclaré Henk Ovink, Envoyé des Pays-Bas sur l’eau.

Pour faire partie de la solution, la Présidence de la COP27 a lancé lundi 15 Novembre  2022, une initiative sur l’adaptation et la résilience dans le domaine de l’eau (AWARe) afin de promouvoir les investissements dans l’eau et l’adaptation pour les communautés et les écosystèmes les plus vulnérables d’Afrique.

Le programme travaillera sur la réduction des pertes d’eau, proposera et mettra en œuvre des méthodes d’adaptation et encouragera la coopération.

Environ 40% de la population mondiale est touchée par la pénurie d’eau ; 80% des eaux usées sont rejetées sans traitement dans l’environnement, et plus de 90% des catastrophes sont liées à l’eau.

Source:news.un.org