WILDAF-AO

Selon l’ONU, 30 bébés sont décédés dans des hôpitaux de Khartoum depuis le 15 avril faute de soins. Alors qu’une trêve était censée valoir jusqu’à lundi 29 mai au soir, les armes ne se sont jamais tues et les combats se sont même intensifiés à l’approche de la fin de la trêve.

Au Soudan, la trêve entrée en vigueur lundi 22 mai a du mal à tenir. Les médiateurs du conflit, les États-Unis et l’Arabie saoudite, ont pourtant demandé sa prolongation dimanche, pour faciliter le travail des humanitaires. De violents combats ont éclaté cette semaine notamment au Darfour entre l’armée et les paramilitaires. À Khartoum, il y a également eu des échanges de tirs et des survols d’avions de combat. Parmi les victimes de ce conflit, les femmes enceintes qui n’ont pas accès aux soins.

Moins d’une dizaine d’hôpitaux fonctionnent encore dans la capitale, selon le syndicat des docteurs soudanais qui a mis en place un numéro d’urgence pour orienter les femmes enceintes sur le point d’accoucher. Les hôpitaux surchargés ne peuvent proposer ni suivi de grossesse, ni soins pour les nourrissons et les femmes doivent partir quelques heures seulement après avoir accouché, déplore le docteur Attia Abdullah, du syndicat des docteurs soudanais.

Howida Ahmed Alhassan, gynécologue dans un hôpital du sud de Khartoum, a depuis le début du conflit accouché une cinquantaine de femmes par césarienne, parfois dans des conditions extrêmement difficiles. « Le problème, dit-il, c’est l’électricité. À plusieurs reprises, on a dû effectuer une césarienne à l’aide de la lumière de nos téléphones portables. Nous n’avons pas assez de médicaments, notamment des anti-douleurs, alors nous donnons aux femmes qui accouchent la moitié d’une dose. Une autre fois, on n’avait pas d’anesthésiste, car il n’arrivait à atteindre l’hôpital à cause des tirs. »

Rien que d’arriver à l’hôpital peut s’avérer en effet extrêmement dangereux : « À côté de l’hôpital Saad Abu Alela, il y a check-point et malheureusement un jour une femme est arrivée en ambulance parce qu’elle était sur le point d’accoucher, le véhicule ne s’est pas arrêté. Les soldats ont tiré nous avons pu sauver le bébé par césarienne, mais la mère et son père qui l’accompagnait sont décédés. »

Le personnel hospitalier est également pris pour cible : 14 aides soignants sont décédés à Khartoum depuis le début du conflit.

Cliquez ici pour lire l’article sur le site de RFI.