WILDAF-AO

11 juillet 2003, 11 juillet 2023, les féministes africaines et les défenseures des droits des femmes célèbrent en ce jour les 20 ans d’adoption du Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, relatif aux droits des femmes en Afrique encore appelé Protocole de Maputo.   

L’adoption de cet instrument juridique était indéniablement un événement important dans l’histoire de la lutte des femmes africaines pour la reconnaissance de leurs droits. Le   Protocole de Maputo prescrit l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égards des femmes, prône l’égalité entre hommes et femmes et reconnait explicitement aux femmes africaines, des droits dans tous les secteurs de la vie. L’adoption de ce protocole est une victoire acquise de haute lutte par les femmes africaines, au 1er rang desquelles0 le réseau WiLDAF, qui s’étaient battues pour obtenir le principe d’un protocole sur les droits des femmes et pour que le contenu reflète véritablement le vécu et les aspirations des femmes africaines. 

Aujourd’hui 11 juillet 2023, 20 ans après son adoption, où en est-on de sa ratification et de son application ?

A ce jour, le Protocole est signé par 49 Etats sur les 55 de l’Union Africaine. Au total, 43 Etats (15 en Afrique de l’Ouest, 11 en Afrique Australe, 8 en Afrique de l’Est, 6 en Afrique Centrale, et 3 en Afrique du Nord) l’ont ratifié.

12 États ne l’ont pas encore ratifié. Il s’agit du Botswana (Afrique Australe), du Burundi (Afrique de l’Est), de la Centrafrique (Afrique Centrale), du Tchad (Afrique centrale,), de l’Égypte (Afrique du nord), de l’Érythrée (Afrique de l’Est), Madagascar (Afrique Australe), Maroc (Afrique du Nord), du Niger (Afrique de l’Ouest), de la République Arabe Sahraouie Démocratique (Afrique du Nord), de la Somalie, (Afrique de l’est) et du Soudan (Afrique de l’Est)

S’agissant de sa mise en œuvre, les États africains se sont investis dans l’amélioration des cadres juridiques et politiques au niveau national afin de permettre aux femmes et aux filles de jouir de leurs droits et d’accéder à de meilleures conditions de vie. Notamment en matière de violence faites aux femmes, de la participation des hommes et des femmes à la prise de décision, de mariage, divorce et succession, des droits fonciers des femmes pour ne citer que ces domaines.     

Malgré les 49 ratifications et l’amélioration des cadres juridiques et politiques, une rapide évaluation de l’application du protocole, relève que les femmes et les filles africaines, subissent encore des inégalités dans la jouissance de leurs droits. Les cadres juridiques et politiques adoptés sont souvent en conflit avec les droits coutumiers ou religieux et constituent par conséquent un obstacle pour la mise en application du Protocole.

Aujourd’hui 11 juillet 2023, les féministes africaines appellent les États à une ratification universelle du Protocole de Maputo. Plus encore, à son application effective pour permettre à la femme / fille africaine de véritablement jouir de ses droits.

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