Lutte contre l’esclavage au Mali : Mobilisation de la société civile pour une loi spécifique
Lancement d’une pétition en faveur des droits humains
Une pétition en ligne a été lancée sur la plateforme “change.org” pour exiger une législation spécifique contre l’esclavage au Mali. Cette initiative a été annoncée lors d’une conférence de presse organisée à Bamako par Avocat Sans Frontière (ASF-Canada), accompagnée de ses partenaires Wildaf-Mali et Temedt. Il est reconnu que, malgré l’introduction d’un nouveau Code pénal criminalisant l’esclavage à travers ses articles 324-12 à 324-28, des insuffisances persistent dans la protection des victimes et la répression des auteurs.
Constat alarmant sur la persistance de l’esclavage moderne
Malgré les avancées législatives, il a été noté que le phénomène de l’esclavage et des pratiques assimilées demeure enraciné dans plusieurs régions du pays, notamment Kayes, Gao et Tombouctou. Ces pratiques incluent l’enlèvement d’enfants et la réduction de filles à l’état de servitude dans des contextes de violences sexuelles, de mariages forcés et de travaux domestiques forcés. La société civile invite alors l’opinion publique, tant nationale qu’internationale, à prendre conscience de la gravité de cette situation et à se mobiliser.
Des chiffres inquiétants et des réponses judiciaires insuffisantes
Selon des données récentes fournies lors de la conférence, environ 200 000 personnes vivent encore sous le contrôle direct de leurs “maîtres” au Mali, parmi lesquelles se trouvent de nombreux enfants. Malgré plus de 100 plaintes déposées entre 2017 et 2020 grâce au soutien de Wildaf-Mali et Temedt, la plupart des victimes n’ont pas vu leur situation s’améliorer, faute de réponses judiciaires rapides et efficaces.
Plaidoyer pour une loi spécifique et adaptée
Il a été plaidé pour l’adoption d’une loi spécifique qui viendrait compléter le Code pénal en vigueur. Cette nouvelle législation serait essentielle afin de mieux définir, prévenir, réprimer et surtout réparer les préjudices subis par les victimes. Les communautés stigmatisées, perçues depuis des générations comme “inférieures”, continuent de souffrir de graves atteintes à leurs droits fondamentaux, incluant violences physiques, enlèvements, séquestrations et violences basées sur le genre.
Appel à l’action de la transition militaire et des décideurs
Une mobilisation urgente a été demandée auprès de la transition militaire et des autorités compétentes. Afin d’éradiquer l’esclavage et assurer le respect des droits de chacun au Mali, il est jugé impératif que la volonté politique se traduise par des mesures concrètes et adaptées. La détermination des organisations de la société civile reste ferme pour poursuivre le combat jusqu’à l’adoption d’une législation protectrice et l’application stricte des droits humains.
Source:https://maliactu.net/asf-canada-temedt-et-wildaf-