Parmi les candidats aux élections législatives, on retrouve de nombreuses femmes têtes de liste. Une multiplicité des candidatures féminines favorisée par la loi électorale modifiée en 2019.
Au Bénin, à l’instar de presque tous les pays africains, les femmes ont de tout temps été sous-représentées dans l’ensemble des instances de décision, en particulier politiques. Une inégalité que Christelle Médaho, activiste politique explique par les réalités sociétales du pays : « Le pouvoir représente quelque chose de viril, et donc en la femme que l’on identifie comme l’être de douceur, on ne voit pas en elle toute cette capacité ou ces aptitudes de pouvoir gérer« , explique-t-elle. « Donc que ce soit dans le cercle familial et même dans les instances ou dans les partis politiques, il est difficile pour les hommes autant que pour les femmes de pouvoir se faire représenter par une femme parce qu’ils n’y trouvent pas assez de virilité permettant de gérer le pouvoir politique« .
La voix des femmes porte de plus en plus
Mais, depuis quelques années, la situation a beaucoup évolué selon Oumar Sangaré zeinab, présidente de l’association des femmes conseillères des départements du Borgou-Alibori : « Nous avons fait un grand effort. Les femmes maintenant, de plus en plus, à la base quand on parle politique elles sortent ; elles se manifestent, elles parlent, elles s’expriment…De plus en plus leur voix porte« .
En 2019, les réformes intervenues sur la loi électorale ont encore amélioré les choses. Elles prescrivent un quota de sièges réservé aux femmes sur les listes des partis politiques. Un exploit selon Clotilde Ganvo, une candidate en campagne : « C’est vrai que ce piège est là, ce n’était pas facile d’octroyer ça. C’est grâce à la volonté affichée de notre président et vue la discrimination qui a existé dans la représentativité des femmes au niveau des instances supérieures qui a duré tout un siècle, il a agi sur ça en accordant dans chaque circonscription électorale une femme« , explique cette candidate. « Pour les hommes c’est déjà avoir trop, ce n’est pas avoir trop parce que devant la constitution nous somme égaux et donc nous devons jouir de tous les droits« .
Un parlement au visage plus féminin
Le nombre de femmes à la prochaine législature va considérablement changer, Christelle Médaho s’attend à une reconfiguration du parlement béninois : « Le prochain parlement aura un visage plus féminin, et ces 30% ce n’est pas assez, des pays comme le Rwanda et le Sénégal ont déjà fait les 50%. Les femmes béninoises ne sont pas moins intelligentes, elles ne sont pas moins pragmatiques, elles ne sont pas moins dynamiques« , pose Christelle Médaho.
En attendant, la campagne se poursuit avec son lot de promesses.
Source:allafrica.com