Alors que près de la moitié des enfants scolarisés bénéficient de repas gratuits, les plus vulnérables, notamment dans les pays en développement, restent exclus dans un contexte de crise alimentaire mondiale, a indiqué mardi une agence des Nations Unies.
Mais un rapport du Programme alimentaire mondial (PAM) met en évidence les différences entre les pays riches, où 60% des écoliers reçoivent des repas, alors que dans les pays à faible revenu, ils ne sont que 18% à en bénéficier.
Si la reprise a été rapide dans la plupart des pays, le nombre d’enfants nourris à l’école dans les pays à faible revenu est encore inférieur de 4% aux niveaux antérieurs à la crise alimentaire mondiale.
Selon l’agence onusienne basée à Rome, les baisses les plus importantes sont observées en Afrique. Cette situation s’est produite malgré le fait que les pays à faible revenu ont augmenté leur financement national pour les repas scolaires d’environ 15% depuis 2020.
Moins de 10% des écoliers reçoivent un repas scolaire dans 8 pays africains
Certains pays en développement n’ont pas été en mesure de reconstruire leurs programmes nationaux et ont besoin d’une aide supplémentaire, selon le rapport sur les repas scolaires dans le monde. Dans huit pays africains, moins de 10% des écoliers reçoivent un repas gratuit ou subventionné à l’école, selon le rapport.
« C’est là où les enfants ont le plus besoin de repas scolaires que les investissements sont les plus faibles », a déclaré Carmen Burbano, Responsable des programmes scolaires au PAM. « Nous devons aider les pays à faible revenu à trouver des moyens plus durables de financer ces programmes. Cela nécessitera un soutien limité dans le temps de la part des pays donateurs ainsi qu’une augmentation des investissements nationaux ».
Plus globalement, près de 420 millions d’enfants reçoivent aujourd’hui des repas scolaires. À une époque où 345 millions de personnes sont confrontées à des niveaux de faim critiques, dont 153 millions d’enfants et de jeunes, les repas scolaires constituent un filet de sécurité essentiel pour les enfants et les ménages vulnérables, selon le rapport.
Les programmes de repas scolaires dans le monde entier offrent une série d’avantages, d’après le rapport, qui souligne qu’un repas gratuit attire plus d’enfants – en particulier les filles – à l’école, leur permet de mieux apprendre lorsqu’ils y sont et les aide à rester en bonne santé.
L’impact des repas scolaires sur la fréquentation scolaire
Le rapport note également que la combinaison de la santé et de l’éducation offre aux enfants des pays à faible revenu le meilleur moyen de sortir de la pauvreté et de la malnutrition.
« C’est une bonne nouvelle. Les gouvernements font du bien-être des enfants une priorité et investissent dans l’avenir », a ajouté Mme Burbano. « Alors que le monde est aux prises avec une crise alimentaire mondiale qui risque de priver des millions d’enfants de leur avenir, les repas scolaires ont un rôle vital à jouer. Dans de nombreux pays où nous travaillons, le repas qu’un enfant reçoit à l’école peut être le seul repas qu’il reçoit ce jour-là ».
Des études ont montré que les programmes de repas scolaires peuvent augmenter les taux d’inscription de 9% et la fréquentation scolaire de 8%. Le rapport cite également des études montrant que les programmes d’alimentation scolaire peuvent avoir des effets bénéfiques sur l’agriculture, l’éducation, la santé et la nutrition, ainsi que sur la protection sociale, avec un rendement de 9 dollars pour chaque dollar investi.
Par ailleurs, lorsque les programmes d’alimentation scolaire sont liés aux petits exploitants agricoles locaux, ils profitent également aux économies locales et soutiennent la mise en place de systèmes alimentaires plus durables. Pour 100.000 enfants nourris dans le cadre d’un programme de repas scolaires, près de 1.400 emplois sont créés, soit environ 4 millions d’emplois dans 85 pays, selon le PAM.
Source:news.un.org