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Les grossesses en milieu scolaire compromettent l’avenir des adolescentes.Pour beaucoup de jeunes filles, la grossesse marque la fin de la scolarité.

Malgré les nombreux efforts des gouvernements et des ONG, le nombre de jeunes filles qui tombent enceintes pendant leur scolarité en Afrique reste alarmant. Malheureusement, pour beaucoup de jeunes filles, la grossesse marque la fin de leur scolarité et l’abandon de leurs rêves. 

Parmi les causes de ces grossesses en cours de scolarité, il y a la pauvreté. En effet, la précarité expose certaines jeunes filles à des relations non consenties et à des grossesses non désirées. Mais il y a aussi le manque d’éducation sexuelle adéquate.

Les causes et les conséquences

Sur ce point, plusieurs pays d’Afrique ont, dans leur programme scolaire, des cours d’éducation à la sexualité. Au Niger, ce cours, nommé Economie familiale (EF) est dispensé aux filles comme aux garçons, à partir de la 4e, nous confirme Mariama Garba, enseignante dans un collège à Dosso.

On enseigne aux élèves la sexualité et donc les différents moyens de protection contre les maladies sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées.

Mettre l’accent sur la sensibilisation, notamment sur les méthodes de contraception et les risques liés aux relations sexuelles non protégées, c’est ce que font aussi des jeunes au Mali à travers l’application « Hello Ado », une plateforme éducative et interactive destinée aux jeunes. 

Ils interviennent également dans la prise en charge et l’accompagnement psychosocial des filles, explique Souleymane Samake, le gestionnaire de l’application. 

« On a des appels anonymes où des jeunes filles nous disent qu’elles sont infectées, ou qu’elles ont contracté une grossesse non désirée et qu’elles ont été chassées par leurs parents« , explique-t-il.

L’application « Hello Ado » mène également des actions de sensibilisation. « On essaie d’accompagner la personne psychologiquement et en même temps, aussi, on la réfère dans une structure dédiée, la clinique Al de Bamako de l’Arcad santé plus. Là, on va essayer d’évaluer d’abord la grossesse, si c’est à travers un cas de viol ou au cours d’un rapport sexuel non protégé et aussi, on va référer la fille dans les structures qui vont essayer d’évaluer où mettre l’application de la loi en vigueur, pour les grossesses ou des cas d’avortement« , précise Souleymane Samake.

Une seconde chance

Très souvent, ces filles sont contraintes d’abandonner l’école à cause des difficultés de la grossesse, l’incompréhension de la famille, l’exclusion, mais aussi les moqueries des camarades.

Et c’est là qu’interviennent des ONG comme Pro Kids en Côte d’Ivoire. Son objectif principal : offrir une seconde chance à ces adolescentes qui quittent prématurément le système scolaire, à travers un système de parrainage qui dure trois mois.

« Le bonheur du parrainage, c’est qu’on n’impose rien à la jeune fille« , assure Aïcha Traoré la présidente de Pro Kids.

Selon elle, l’ONG accompagne sur trois mois la jeune fille et lui . « Si elle a envie de devenir une auxiliaire pharmacie, on va l’accompagner, si elle a envie de retourner à l’école, elle choisit elle-même son école et nous faisons l’accompagnement » précise Aïcha Traoré mais attire toutefois l’attention sur le fait qu’il « faut savoir que même quand on les insère à l’école, notre accompagnement continue. On continue à les rencontrer une fois par semaine, pour voir leur évolution, pour réajuster les insertions, si nécessaire, et toujours inclure les parents dans tout le processus ».

L’ONG Pro Kids sensibilise également, à chaque rentrée scolaire, le corps enseignant. Le message principal : l’enseignant doit rester un encadreur et non un compagnon, ou un bourreau pour la jeune fille à l’école.

Source:https://www.dw.com/fr/