WILDAF-AO

Quelle place aujourd’hui pour les femmes handicapées sur le continent africain ? Il y a trente ans, la Déclaration et le programme d’action de Beijing était signé avec la volonté de marquer un tournant dans l’autonomisation des femmes et l’égalité des genres. Plusieurs organisations, dont Handicap International ont publié un rapport intitulé « Puissantes mais ignorées ». Il dresse un état des lieux de la place des femmes handicapées dans les sociétés africaines et enjoint les politiques à plus d’inclusion. Détails.

C’est un rapport basé sur leurs témoignages : 244 personnes de 23 pays du continent racontent leur vie avec un handicap et elles mettent en lumière une absence persistante d’inclusion, de participation et de protection de leurs droits.

Encore aujourd’hui, être une femme handicapée signifie avoir moins accès aux soins ou ne pas pouvoir travailler. Des engagements sont pris par les gouvernements, mais ils ne suffisent pas, rappelle Dieynaba Diallo, vice-présidente de WiLDAF-Sénégal, femme en droit et en développement : « Je dirais qu’il y a un manque de volonté politique parce que même dans certaines régions de la sous-région, les lois ne sont pas encore effectives. Certaines lois concernant les personnes handicapées, ça tarde à être effectif. »

« Elles ne sont pas entendues, elles ne sont pas invitées »

Il y a eu des avancées depuis trente ans, insiste Sophie Pécourt, coordinatrice du projet « Making It Work » d’Handicap International. Mais la co-autrice du rapport regrette la façon dont les politiques invisibilisent les principales concernées : 

« Il y a quand même un moment, quand les femmes handicapées sont organisées en associations et qu’elles portent leur voix, elles ne sont pas entendues, elles ne sont pas invitées. Il y a un moment où ce refus de les avoir à la table, ça devient tout de même quelque chose qui est conscient de la part des politiques. Elles sont à la croisée du sexisme et du validisme. »

Selon le rapport, mieux accompagner les femmes handicapées passera nécessairement par une meilleure écoute de leurs besoins et surtout appliquer les engagements pris.

Source:https://www.rfi.fr