En Afrique du Sud, où les chiffres de la criminalité sont particulièrement élevés, les violences sexistes représentent un problème toujours important. Selon le président Cyril Ramaphosa, le deuxième trimestre 2022 a vu une augmentation des féminicides de plus de 50% par rapport à 2021. Un 2e sommet présidentiel s’est tenu pour faire le point sur les mesures décidées. Et si le gouvernement fait du sujet une priorité, les décisions politiques prennent du temps à être mises en place.
Lorsqu’en août 2018, des milliers de personnes étaient descendues dans la rue pour réclamer une réaction face aux violences sexistes en Afrique du Sud, un premier sommet présidentiel avait été organisé pour déterminer la marche à suivre. Puis, en 2019, une nouvelle vague de manifestations, suite à la mort choquante d’une étudiante au Cap, avait conduit le gouvernement à mettre en place un fonds d’urgence et à rédiger, l’année suivante, un plan de lutte contre ces violences.
Mais depuis, le bilan est mitigé selon les associations. La pandémie de Covid-19 a ralenti les efforts, même si le président Cyril Ramaphosa a tenu à toujours qualifier les violences faites aux femmes de « deuxième pandémie » qui frappe le pays.
Certes, des avancées ont été faites, avec notamment l’adoption de nouvelles lois pour mieux protéger les victimes. Le retard pris dans le traitement des tests ADN s’est amélioré, même s’il reste important avec plus de 70 000 résultats en attente.
Mais encore trop peu de plaintes sont déposées dans les postes de police après des cas de violences, et encore moins de dossiers sont traduits en justice et conduisent à des condamnations. Enfin, un Conseil, qui devait être mis en place pour superviser tous ces efforts, n’a pas encore vu le jour.
Même si nous avons tourné la page de l’apartheid, nous sommes dans un contexte de post-conflit. Et les personnes violentées tendent à reproduire les mêmes comportements. Les groupes vulnérables comme les femmes, les enfants ou encore les personnes LGBT+ se retrouvent violentés, battus, abusés et même tués.
Afrique du Sud: Nwabisa Jama Shai aborde le problème des violences faites aux femmes
Source:rfi.fr