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Alors que des dizaines de millions d’enfants ont repris le chemin de l’école ces dernières semaines, certains craignent pour leur vie.

Les préoccupations croissantes en matière de sûreté et de sécurité ont incité le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à aborder ce phénomène mondial mercredi, à l’occasion d’un événement commémorant la Journée internationale pour la protection de l’éducation contre les attaques.

« L’éducation des enfants est menacée, violée et attaquée », a affirmé le chef de l’ONU s’adressant à un groupe de dirigeants mondiaux et de défenseurs de l’éducation.

Des écolières d'Anbar, en Iraq, quittent une salle de classe endommagée par le conflit.
© UNICEF/Khuzaie
Des écolières d’Anbar, en Iraq, quittent une salle de classe endommagée par le conflit.

L’éducation en danger

Selon un nouveau rapport de la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques, une organisation à but non lucratif, plus de 3.000 attaques contre l’éducation ont été signalées en 2022, soit une augmentation de 17% par rapport à l’année précédente.

Le rapport indique que plus de 6.700 étudiants et éducateurs ont été tués, blessés, enlevés ou arrêtés, soit une augmentation de 20%.

Faisant écho à certains des faits décrits dans le rapport, le Secrétaire général a noté que les attaques contre l’éducation vont « d’agressions directes contre des lieux d’apprentissage à l’utilisation d’écoles et d’universités à des fins militaires, en passant par l’enlèvement d’étudiants et d’éducateurs, leur arrestation arbitraire, leurs blessures, leur mort et même leur recrutement dans les combats ».

De nombreux élèves vont à l’école dans des conditions difficiles, en particulier dans des pays comme l’Ukraine, qui souffre encore de l’invasion massive de la Russie.

Selon des informations, certains enfants ukrainiens ont commencé la nouvelle année scolaire en suivant des cours clandestins pour des raisons de sécurité.

« Nous ne pouvons pas toujours mettre fin aux conflits. Mais nous pouvons faire en sorte que les enfants et les jeunes qui vivent ces crises reçoivent le soutien éducatif dont ils ont besoin », a déclaré M. Guterres.

Des écoles sûres

Les Nations Unies ont défini les moyens par lesquels les pays du monde entier peuvent collaborer pour protéger l’éducation.

« Cela commence par l’adhésion de tous les pays à la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, qui détaille des mesures et des pratiques concrètes pour garantir que les lieux d’apprentissage – et les personnes qui s’y trouvent – sont protégés à tout moment pendant les conflits armés », a noté le chef de l’ONU.

Les attaques contre le système éducatif ne sont pas le seul facteur qui empêche les enfants d’aller à l’école. D’autres ne vont pas en classe en raison de problèmes sociaux, économiques ou culturels.

Selon l’agence des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), on estime à 244 millions le nombre de jeunes qui ne vont pas à l’école. L’Afrique subsaharienne est la région qui compte le plus grand nombre d’enfants et de jeunes non scolarisés, soit 98 millions. L’Asie centrale et méridionale arrive en deuxième position avec 85 millions d’enfants et de jeunes non scolarisés.

Les Nations Unies ont réaffirmé l’importance de l’éducation pour ouvrir la voie à un avenir meilleur pour chacun et promouvoir un monde pacifique pour tous. M. Guterres a exhorté les dirigeants mondiaux à prendre des mesures immédiates en faveur d’une éducation de qualité.

« Nous pouvons – et devons – protéger l’éducation contre les attaques », a-t-il conclu.

Source:news.un.org