À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, célébrée le 17 juin de chaque année, les droits fonciers des femmes ont été mis en avant lors d’événements organisés dans le monde entier. Du Kenya au Viet Nam, en passant par un événement de haut niveau au Siège de l’ONU à New York, la nécessité d’assurer l’égalité des droits fonciers a été soulignée.
Dans un message vidéo, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré : « En garantissant l’égalité dans le domaine des droits fonciers, nous protégeons la terre et faisons progresser l’égalité des genres« . Il a exhorté tous les gouvernements à éliminer les obstacles juridiques qui empêchent les femmes de posséder des terres et de participer à l’élaboration des politiques.
Cela dit, et pour le moment, les chiffres communiqué par l’ONU sont alarmants. Moins d’un propriétaire foncier sur cinq dans le monde est une femme, selon la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). Les pratiques discriminatoires liées à la propriété foncière, à l’accès au crédit, à l’égalité de rémunération et à la prise de décision empêchent souvent les femmes de jouer un rôle actif dans la préservation de la santé des terres, malgré leur représentation importante dans la main-d’œuvre agricole mondiale.
Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la Convention sur la lutte contre la désertification, a souligné que les droits fonciers des femmes sont loin d’être égaux à ceux des hommes en matière d’enregistrement et d’appropriation des terres. Cette inégalité a des conséquences néfastes sur la productivité des terres et les revenus des familles, affectant particulièrement les femmes et les enfants.
La dégradation des terres se poursuit à une vitesse alarmante, mettant en péril la production alimentaire, la biodiversité et la crise climatique, souligne l’ONU dans un communiqué à l’issue de l’évènement, notant que les femmes et les filles en sont les premières victimes, souffrant de manière disproportionnée du manque de nourriture, de la raréfaction de l’eau et des migrations forcées résultant de la mauvaise gestion des terres.
Dans ce sens, la campagne #HerLand a été lancée par la CNULCD pour sensibiliser le public au rôle crucial des femmes dans la préservation des terres. Lors de l’événement de haut niveau, la chanteuse malienne et ambassadrice de bonne volonté de la CNULCD, Inna Modja, a interprété en première mondiale la chanson « Her Land », mettant en évidence l’importance de l’autonomisation des femmes et des jeunes dans la lutte contre la désertification et la dégradation des terres.
Des intervenants de haut niveau, des femmes leaders, des scientifiques renommés, des activistes fonciers et des représentants de la jeunesse ont souligné lors de cet événement les progrès réalisés, mais ont également souligné la nécessité d’efforts supplémentaires pour uniformiser les règles de la propriété foncière et éliminer les obstacles à la participation des femmes à la prise de décision.
Csaba Kőrösi, président de l’Assemblée générale des Nations Unies, a souligné l’importance de l’accès des agricultrices à leurs propres terres, qui contribue à leur développement personnel ainsi qu’à celui de leurs nations. Renforcer les droits fonciers des femmes améliore la sécurité alimentaire et réduit la malnutrition, avec des effets positifs qui se propagent à travers la société.
Tarja Halonen, ancienne présidente de la Finlande et ambassadrice de la Convention sur la diversité biologique, a affirmé que résoudre les inégalités entre les sexes n’est pas seulement une bonne chose à faire, mais c’est également bénéfique pour l’ensemble de la société. Lorsque les femmes sont pleinement habilitées à utiliser leurs compétences, leurs connaissances, leurs talents et leur potentiel de leadership, nos sociétés en bénéficient.
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