WILDAF-AO

Les résultats de recherche du projet «Des Marges aux Normes. Regards croisés sur les Transformations des liens familiaux en Afrique », ont fait l’objet d’un atelier de restitution entre le Women in Law and Développement in Africa-Afrique de l’Ouest (WILDAF-AO), et le Laboratoire pour la Population, l’Environnement et le Développement (LPED). La rencontre a eu lieu ce mardi 18 juillet 2023, à Lomé, avec des communications sur le projet marges, le rapport d’études sur les mesures en cours sur le droit des femmes au Togo et les résultats issus des recherches. On retient globalement que le célibat tardif augmente dans les villes urbaines, notamment Lomé, ainsi que les unions libres.

Initié en octobre 2019, le projet de recherche intitulé “Des Marges aux Normes. Regards croisés sur les transformations des liens familiaux en Afrique“, débouche désormais sur des résultats et orientations concrets à exploiter par les Institutions Internationales, les organisations de la société civile, les acteurs de la planification familiale et les associations de défense des droits des femmes. Les recherches ont porté sur les statuts matrimoniaux: le célibat tardif ou l’union libre, les formes d’économie domestique spécifiques, les formes de fécondité (infécondité) et de sexualité… afin de montrer comment la dynamique du changement social s’opère à partir des pratiques aux marges des normes sociales.

« La part des femmes célibataires augmente surtout dans les groupes d’âges compris entre 30 et 49 ans ».

Ce projet de recherche a concerné trois(3) villes à savoir Lomé, Ouagadougou et Antananarivo. « Nous avons des conventions sociales par rapport au mariage, à l’enfantement pour une femme, l’intérêt pour une femme dans les sociétés africaines d’avoir un enfant. Et on voit bien que toutes ces conventions sociales ne sont pas toujours permises pour toutes les femmes. Ou encore le fait de vouloir se marier, peut contrarier et les femmes et les hommes. Nous avons à travers ces recherches essayé de comprendre ce qui se passe quand une femme ou un homme ne se trouve pas dans ces conventions sociales. L’autre défi de ce projet, c’est d’avoir un double regard, une double approche socioanthropologique et démographique », a expliqué Fatoumata Ouattara, Anthropologue chercheure sur le projet.

« Le nombre de personnes vivant en union libre augmente pour les hommes et pour les femmes ».

Au regard des résultats présentés, on note au Togo, une tendance à l’augmentation du célibat tardif de plus de 10% en milieu urbain, plus précisément à Lomé. La part des femmes célibataires augmente surtout dans les groupes d’âges compris entre 30 et 49 ans. Ce célibat tardif se traduit chez la femme par l’allongement de la scolarisation des filles, la réussite professionnelle des femmes, l’accroissement de leur autonomie financière et l’épanouissement personnel des femmes hors des cadres du mariage et de la maternité. Chez les hommes, le célibat tardif s’explique par des demandes d’argent de la part de la femme et de sa famille, une faible capacité financière et une ingérence de membre de la (belle) famille.

Le résultat est le même quand il s’agit de l’union libre sur tout le territoire. Le nombre de personnes vivant en union libre augmente pour les hommes et pour les femmes. Il double pour les femmes entre 1998 et 2013. Cette augmentation s’observe dans les villes comme dans les campagnes.

Une autre étude faite sur l’âge à la première union chez les femmes montre, qu’il y a un recul de l’âge pour les femmes, dont l’âge est compris entre 25 et 49 ans. Ce recul est plus intense parmi les femmes éduquées et issues de ménage aisé. Aussi, la proportion des femmes sans enfants dans le mariage diminue au Togo avec le temps. À Lomé, cette proportion est un peu plus élevée.

Les résultats reçus serviront à mener des actions communes pour être plus efficace mais aussi en intégrant ces résultats dans les différents programmes respectifs. « Nous comptons utiliser les données de la recherche pour parfaire et arriver à transformer nos sociétés en des sociétés plus justes, plus égalitaires pour les femmes et les hommes. Plus les normes sociales et les lois intégreront ces situations de marginalité, plus forte sera la cohésion dans les familles, dans la société et dans les communautés », a fait savoir la Coordinatrice de WILDAF AO, Brigitte ADJAMAGBO JOHNSON.

L’atelier a réuni plus d’une vingtaine d’associations et ONG de femmes et de jeunes qui interviennent dans le domaine de l’émancipation des femmes et des institutions internationales.

Par GADEDJISSO TOSSOU Egnoname Eugenie

Source: https://www.afrikelles.tg