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COMMUNIQUE DE PRESSE

Les 10 et 11 Octobre 2023, 47 représentantes de la société civile de 12 pays de la Sous-région Ouest Africaine( Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Mali, Nigeria, Niger, Sénégal, Sierra Leone et Togo), dont 21 participantes virtuellement connectées,  se sont réunies   à L’Hôtel EL Doria à Lomé au Togo pour faire le point sur les difficultés que rencontrent les femmes et jeunes femmes dans leur implication et leur participation à la vie publique et politique, comprendre les défis liés à l’application effective des engagements que les gouvernements ont pris en la matière, aussi bien au niveau mondial, continental, sous régional que national.

Elles ont procédé à l’analyse des données statistiques qui selon le rapport 2023 de l’Union Interparlementaire, montrent qu’aucun pays de la sous-région n’a atteint la parité au niveau de la représentation nationale. Le Sénégal qui a intégré la parité comme un principe constitutionnel depuis 2008, enregistre le plus fort taux de représentation des femmes au parlement qui est de 46,1%. Il est suivi du Cap Vert avec une représentation de 41,7% du Niger où les femmes représentaient 30,7% des parlementaires. Le plus bas taux est enregistré au Nigéria qui est à 3,6%. En ce qui concerne l’exécutif, en dehors du Cap-Vert dont le gouvernement est composé de 31% de femmes, aucun pays n’a dépassé la Barre des 30%.

Ce constat est fait alors même que les pays de la sous-région ont presque tous ratifié le   Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux droits des femmes en afrique, signé la Déclaration solennelle sur l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique (2004), qui consacrent la participation paritaire des hommes et des femmes aux prises de décisions publiques et politiques.

Une multiplicité de facteurs socioculturels, économiques et politiques dont la volonté politique insuffisante des dirigeants est en cause. Malgré la ratification des instruments régionaux et internationaux, l’adoption des lois et politiques, les actions en vue de leur respect effectif sont insuffisantes, notamment en ce qui concerne l’allocation de ressources adéquates.

Les participantes ont par conséquent pris la décision de lancer un mouvement d’action et de solidarité pour la participation politique des femmes et des jeunes femmes dénommées : 50%

Ce mouvement social ambitionne d’accroître à 50% la participation quantitative et qualitative des femmes et jeunes femmes en politique d’ici 2030.

Analysant la situation politique qui prévaut aujourd’hui dans la sous-région Afrique de l’Ouest, le mouvement 50% constate aussi que quatre pays : la Guinée, le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont entrés en transition politique suite à des coups d’Etat militaires. Les participants considèrent que ces transitions politiques peuvent être des opportunités pour faire avancer les droits des femmes et des filles, notamment en matière de participation aux prises de décisions politiques.

 En conséquence, les participants demandent aux Etats de la CEDEAO et particulièrement aux nouvelles autorités du Mali, de la Guinée, du Burkina Faso et du Niger :

  • d’adopter des réformes conformément aux engagements de leurs pays au niveau régional et sous régional en matière de droits des femmes et des filles.
  • d’accorder une attention particulière aux droits des femmes et des filles déplacées en initiant et en allouant des ressources adéquates pour la mise en œuvre de programmes les protégeant contre les violations de leurs droits humains, y compris les multiples formes de violence.

Les participants appellent en particulier les autorités de transition au Niger à ratifier le protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des femmes et à réhabiliter le Ministère de la Promotion de la Femme et de la protection de l’enfant dont la suppression dans le gouvernement de transition pourrait porter préjudice aux femmes et filles du Niger.

Fait à Lomé le 11 Octobre 2023

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