Avec des indices AGI allant de 0,883 à 0,621, dix pays africains se distinguent par leurs politiques ambitieuses de promotion, d’autonomisation économique et sociale des femmes, selon l’indice établi par la Banque africaine de développement et l’ONU.
«Là où les femmes s’épanouissent, le développement durable s’installe», défendent à l’unisson les organisations internationales dont la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique. Pour stimuler les pays à réaliser des progrès sur ces aspects, l’ONU publie chaque année le rapport «Africa Gender Index». Dans le dernier en date, la Namibie, le Lesotho et le Rwanda figurent aux premiers rangs du baromètre onusien de l’égalité hommes-femmes en Afrique.
Selon le dernier «Africa Gender Index (AGI) 2023 Analytical Report» publié par la Banque africaine de développement et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, dix pays africains se distinguent par leurs scores élevés en matière d’égalité des genres.
Avec des indices allant de 0,883 pour la Namibie à 0,621 pour Sao Tomé-et-Principe, ces nations se démarquent en tête des politiques ambitieuses pour promouvoir l’autonomisation économique, sociale et politique des femmes. En un mot, voici les pays africains qui ont compris que l’émancipation économique des femmes est un levier essentiel pour le développement durable de l’Afrique.
L’égalité des genres est mesurée par l’indice d’inégalité de genre (AGI) des Nations unies. Cet indice reflète les inégalités entre les femmes et les hommes dans trois dimensions clés: la santé reproductive, l’autonomisation et le marché du travail. Avec un score de 0,883, la Namibie arrive en tête des pays africains en matière d’égalité des genres. Ce bon résultat s’explique notamment par une représentation équilibrée des femmes au parlement et de bonnes performances dans le domaine de l’éducation.
Derrière la Namibie, le Lesotho (0.824), le Rwanda (0.795), les Seychelles (0.728) et l’Afrique du Sud (0.694) font également partie du peloton de tête africain sur cette question cruciale. Ces cinq pays sont suivis par Cabo Verde (0.686), le Gabon (0.651), Madagascar (0.639) et le Zimbabwe (0.631). À l’autre bout du spectre, Sao Tomé-et-Principe ferme la marche avec un indice de 0,621 mais reste mieux classé que de nombreux autres pays.
Ce bon positionnement d’une dizaine de nations africaines est remarquable et démontre les progrès accomplis dans certains pays du continent, même s’il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre une réelle parité hommes-femmes.
Le témoignage d’efforts soutenus
Sur le plan économique, ces performances témoignent d’efforts soutenus pour garantir l’égalité d’accès au marché du travail et aux ressources productives. La Namibie, qui affiche un score de 0,841 dans la sphère économique et commerciale, les Seychelles (0,847) et le Gabon (0,851) excellent dans ce domaine, encourageant l’entrepreneuriat féminin et facilitant l’accès au crédit.
Dans la sphère sociale, l’accès équitable à l’éducation et aux soins de santé a été priorisé. Le Lesotho (1,482) et la Namibie (1,268) figurent en tête, grâce à des investissements massifs dans l’éducation des filles et la lutte contre les discriminations. Ces pays ont réalisé que l’égalité des genres passe par l’éducation, condition sine qua non pour briser le cycle de la pauvreté.
Cependant, des défis persistent en matière de représentation politique et économique. Bien que le Rwanda (0,800) soit un modèle en la matière, la plupart de ces pays peinent à atteindre la parité dans les instances décisionnelles. Cela est lié au fait que les mentalités évoluent lentement. Certains experts recommandent d’imposer des quotas et encouragent des campagnes de sensibilisation pour déconstruire les stéréotypes.
Au-delà des politiques publiques, certains facteurs socio-culturels ont favorisé ces progrès. Dans des pays comme le Lesotho et le Rwanda, marqués par des conflits, la reconstruction a été une opportunité d’intégrer l’égalité des genres. De plus, des traditions matriarcales ancrées ont facilité l’autonomisation des femmes en Namibie et au Gabon.
Néanmoins, ces avancées restent fragiles face aux crises actuelles (pandémie, insécurité alimentaire, conflits). Les femmes sont toujours les premières victimes en période de crise. Pour leur part, les gouvernements doivent redoubler de vigilance pour préserver les acquis, recommande le rapport.
En définitive, ces pays pionniers tracent la voie pour une Afrique plus juste et prospère, où l’égalité des genres n’est plus un vœu pieux mais une réalité tangible. Leur exemple inspirera sans nul doute d’autres nations à s’engager résolument sur cette voie vertueuse.
Source:/afrique.le360.ma/