Chaque année, des millions d’enfants et d’adolescents vivent les conséquences du VIH, mais les jeunes filles paient un tribut plus lourd que les autres, rappelle l’Unicef. Pourquoi cet écart persiste-t-il et comment y remédier ?
« De nombreux pays ont réalisé des progrès remarquables pour en finir avec le sida. Pourtant, les enfants et les adolescents ne profitent pas pleinement de l’élargissement de l’accès aux traitements et aux services de prévention. » A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, ce 1er décembre, l’Unicef a tenu à souligner que, malgré des avancées décisives ces dernières années, les adolescents, en particulier les filles, restent touchés de manière disproportionnée par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
- Depuis une décennie, les taux d’infection par le VIH chez les enfants et les adolescents ont considérablement diminué dans le monde. Pour autant, en 2023, 2,4 millions de jeunes vivaient avec le virus, mais seuls 65 % des adolescents avaient accès aux traitements antirétroviraux.
- Les filles restent disproportionnellement touchées, notamment en Afrique subsaharienne, où elles représentent 9 nouvelles infections sur 10 chez les 15-19 ans. Les inégalités d’accès aux soins, la stigmatisation et les violences de genre aggravent leur vulnérabilité.
- L’UNICEF appelle à investir dans des technologies innovantes, renforcer l’éducation sexuelle et autonomiser les filles. Ces actions sont essentielles pour progresser vers une génération sans sida.
VIH : 7 infections d’adolescents sur 10 concernent des filles
Depuis une décennie, les taux d’infection par le VIH chez les enfants et les adolescents ont considérablement diminué dans le monde. En Afrique de l’Est et du Sud, par exemple, les nouvelles infections chez les 0-14 ans et les 15-19 ans ont respectivement baissé de 72 % et 57 % depuis 2010. Pourtant, les statistiques montrent un tableau toujours inquiétant : en 2023, 2,4 millions de jeunes de moins de 19 ans vivaient avec le VIH, et seuls 65 % des adolescents avaient accès à une thérapie antirétrovirale, contre 77 % des adultes. « L’année dernière, plus de 90.000 enfants et adolescents sont morts de causes liées au VIH, soit 250 vies perdues chaque jour, dont 73 % chez des enfants de moins de 10 ans », précise l’Unicef.
Selon l’agence onusienne, les filles continuent d’être particulièrement vulnérables. Dans le monde, 96.000 filles et 41.000 garçons de 15 à 19 ans ont été nouvellement infectés par le VIH en 2023, ce qui signifie que 7 nouvelles infections d’adolescents sur 10 concernent des filles. En Afrique subsaharienne, elles représentent même 9 nouvelles infections sur 10. Une inégalité qui soulève des questions cruciales sur l’accès aux soins, à l’éducation et à la prévention.
Education sexuelle et prévention chez les adolescents
Plusieurs facteurs expliquent pourquoi les adolescentes sont les plus touchées par le VIH :
– Vulnérabilités sociales et économiques : Les filles sont souvent victimes de mariages précoces, de violences sexuelles et de rapports de force déséquilibrés dans les relations, ce qui accroît leur risque d’exposition au VIH.
– Moins d’accès aux moyens de prévention : La stigmatisation et les normes de genre limitent leur accès aux outils de prévention, comme le préservatif ou les traitements prophylactiques.
– Défis éducatifs : L’éducation sexuelle reste insuffisante dans de nombreuses régions, privant les adolescentes de connaissances essentielles pour se protéger.
Pour réduire ces inégalités, l’Unicef appelle à une série de mesures ciblées :
– Investir dans des méthodes innovantes : Le développement de nouvelles technologies de dépistage et de traitements adaptés aux enfants et adolescents pourrait transformer la réponse au VIH.
– Améliorer l’éducation et la prévention : Une éducation sexuelle complète et des campagnes de sensibilisation pourraient réduire la stigmatisation et améliorer l’accès aux outils de prévention.
– Renforcer l’autonomisation des filles : Des programmes visant à réduire la pauvreté et les mariages précoces contribueraient à limiter les risques liés au VIH.
Source:www.pourquoidocteur.fr