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Soixante-trois organisations réclament une approche « globale » d’ampleur pour lutter contre les violences sexuelles, avec 140 mesures allant de l’éducation à la justice ou la santé. Ces propositions interviennent à deux jours d’une manifestation nationale contre les violences faites aux femmes.

Une « coalition » de 63 organisations, associations féministes (Osez le Féminisme, Planning familial…), de protection de l’enfance (Cofrade, Fondation pour l’enfance), syndicats (CGT, FSU, Solidaires), et d’ONG comme Oxfam ont proposé, jeudi 21 novembre, 140 mesures pour changer d’approche sur les violences sexuelles.

Ensemble, ils réclament une « loi-cadre intégrale » sur le modèle de la législation adoptée en Espagne, estimant que l’approche française est « morcelée et incomplète », a estimé Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes, lors d’une conférence de presse commune d’associations féministes.

L’objectif de cette coalition est de lutter contre « toutes les formes de violences sexuelles », y compris le harcèlement, l’inceste, la pédocriminalité, les cyberviolences, « l’industrie pornocriminelle » et le proxénétisme, les mutilations sexuelles et les mariages forcés, les « violences gynécologiques ».

Le procès des 51 hommes accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot à Mazan montre combien « la culture du viol » est « ancrée dans la société », comme « la violence envers les femmes », a déclaré Amandine Cornier, de Grève Féministe.

Des mesures basées sur le travail de la Ciivise

Pour les organisations, la lutte contre ces violences doit se faire à tous les niveaux : éducation, justice, prévention de la récidive des agresseurs, accompagnement des victimes, dans le monde du travail.

Parmi les mesures, l’éducation sexuelle et affective à l’école, l’interdiction effective de l’accès des mineurs à la pornographie, une justice « réellement spécialisée », l’amélioration du dépôt de plainte et l’accès à des soins de psychotrauma gratuits pour les victimes… La coalition réclame que 2,6 milliards d’euros par an y soient consacrés, dont 344 millions spécifiquement contre les violences sexuelles.

La plateforme reprend de nombreuses préconisations de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise).

« Depuis #MeToo, les plaintes ont explosé. Il y a quasiment trois fois plus de plaintes aujourd’hui pour viol dans les commissariats » mais « pas trois fois plus de magistrats et d’enquêteurs », a déclaré Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, fustigeant des « taux de classement sans suite » « absolument inédits ».

Grève Féministe organise samedi 23 novembre, avec Nous Toutes, une manifestation nationale à Paris marquant la Journée internationale contre les violences faites aux femmes du 25 novembre.

Source:https://www.france24.com