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Ce vendredi 23 mai 2025, se tiendra un atelier virtuel d’appropriation du projet « Justine ».

Ce projet tire son origine d’un drame survenu en janvier 2025 au Togo : le décès tragique de Justice, une jeune fille de 13 ans, mariée de force. Ce fait bouleversant, lié à la pratique persistante des mariages d’enfants, a profondément choqué la population, les organisations de la société civile et les autorités.

Originaire d’Asrama, localité située à Notsè, au Sud du Togo, Justine avait mis fin à ses jours. Mariée de force à un homme pour une somme de 127 000 fr CFA, Justine avait enduré des violences physiques et sexuelles répétées. Chaque tentative de fuite vers sa famille se soldait par un retour forcé chez son bourreau. Désespérée, elle avait tenté de se suicider en ingurgitant une substance toxique qui avait fini par l’emporter.

Interpellé par la tragédie, le WiLDAF-AO a initié une action dénommée « Justine », avec  le soutien financier de Urgent Action Fund (UAF), le fonds d’Action Urgente. Cette action s’inscrit dans la continuité du projet « Agir pour l’Abandon des Mariages d’Enfants », financé par le Fonds pour le Development de la Femme (AWDF), et vise à renforcer le plaidoyer déjà en cours. L’objectif principal est  d’amener les décideurs à la révision et la suppression des dispositions légales qui favorisent encore le mariage des enfants, afin de garantir une meilleure protection des droits des filles.

« Nous appelons à  la révision de l’article 267 du code de l’enfant et de l’article 43 du code des personnes et de la famille, qui permettent une dispense d’âge dès 16 ans pour le mariage, ainsi que des articles 269 du code de l’enfant et l’article 44 de ces mêmes codes, qui reconnaissent le consentement des mineurs. Notre objectif est clair :  ne laisser aucune faille juridique qui puisse légalement permettre le mariage des enfants », ont déclaré les organisations de la société civile lors d’une manifestation dénonçant la mort de Justine.

Prévue pour une durée de six (06) mois, l’initiative « Justine » a pour ambition de contribuer  à  une transformation des rapports de  pouvoir en mettant en avant les droits humains des femmes et des filles. Elle viendra renforcer et étendre les actions du mouvement « Enfant pas épouse », en intensifiant la  lutte  contre les mariages d’enfants ainsi que les violences basées sur le genre, tout en veillant à la pérennisation des engagés.

L’atelier prévue sur une journée, réunira une dizaine de participants. L’objectif est de favoriser une compréhension partagée du projet « Justice », de définir des stratégies de collaboration efficaces et de préciser les modalités de mise en œuvre des activités, pour l’atteinte des résultats attendus.

 Le réseau WiLDAF-AO exprime sa gratitude à  Urgent Action Fund (UAF) pour son précieux soutien à cette l’initiative.

Rappelons qu’au Togo 752.000 sont touchés par le phénomène des mariages d’enfants. Selon les données de l’UNICEF (2022), 31% de femmes y sont mariées avant l’âge de 18 ans. Dans certaines localités, la situation est particulièrement alarmante :

  • 94% à Takpamba,
  • 72% à Tchanaga
  • 50% à KriKri.

Ces chiffres traduisent une réalité inacceptable, jusqu’à représentent 7 filles sur 10 sont privées de leur enfance, de leur droit à l’éducation et à un avenir librement choisi.

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