La Commission de la condition de la femme (CSW68) a terminé les travaux de sa 68ème session vendredi 22 mars 2024 au Siège de l’ONU, à New York, en adoptant un plan visant à renforcer le financement et les institutions pour éradiquer la pauvreté des femmes et des filles.
Le document final de la session, appelé aussi conclusions concertées, reconnaît que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour accroître les ressources nécessaires à la lutte contre la pauvreté des femmes et des filles, a souligné ONU-Femmes.
La Commission a appelé à des réformes pour permettre aux pays de mobiliser et d’investir des ressources en faveur de l’égalité des sexes. Ces mesures comprennent l’allégement de la dette, la fiscalité progressive et la garantie que les ressources publiques sont allouées pour répondre aux besoins et aux droits des femmes et des filles.
Mobiliser des ressources financières publiques et privées
Les conclusions concertées recommandent de mobiliser des ressources financières auprès de sources publiques et privées, de renforcer l’architecture financière internationale, de veiller à ce que les processus budgétaires nationaux tiennent compte de l’égalité des sexes et de prévenir une fiscalité régressive qui a un impact disproportionné sur les femmes et les filles à faible revenu ou sans revenu.
Le document final note également que l’aide publique au développement doit être augmentée pour lutter contre la pauvreté des femmes et des filles.
La Commission de la condition de la femme a appelé à la mise en œuvre de politiques économiques et sociales sensibles au genre, y compris l’augmentation de la représentation, du leadership et de la participation des femmes dans les institutions économiques, l’application des normes fondamentales du travail pour garantir un salaire égal pour un travail de valeur égale, et la mise en œuvre de politiques visant à soutenir les entreprises appartenant à des femmes.
Le document final réclame un financement solide, flexible et pluriannuel pour les mouvements féministes et les organisations de défense des droits des femmes dirigés localement pour lutter contre la pauvreté.
Accroître les investissements dans l’économie des soins
Les conclusions concertées appellent à renforcer les capacités nationales de collecte et d’utilisation de données ventilées sur la pauvreté multidimensionnelle, et à adopter de nouvelles stratégies de développement en vue d’économies durables. Il s’agit notamment de renforcer les systèmes de protection sociale inclusifs et sensibles au genre et d’accroître les investissements dans l’économie des soins afin de réduire la pauvreté en termes de temps et de revenus des femmes et d’élargir leurs possibilités d’emploi.
À l’échelle mondiale, 10,3% des femmes vivent aujourd’hui dans l’extrême pauvreté, selon le rapport présenté par le Secrétaire général des Nations Unies à la Commission. « Les progrès vers l’élimination de la pauvreté doivent être 26 fois plus rapides pour atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030 », a dit António Guterres.
La Commission a également adopté une résolution sur le VIH-sida qui appelle à accroître les investissements dans l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et filles dans la riposte au VIH-sida.
Deux chefs d’État, trois vice-présidents, plus de 100 ministres et 4.800 représentants d’organisations de la société civile ont participé à cette 68ème session.
La 69ème session de la Commission de la condition de la femme se tiendra du 10 au 21 mars 2025 à New York.
Source:news.un.org