En marge de la campagne régionale »Compter pour toutes » et du plaidoyer national pour l’institutionnalisation des données statistiques sur les violences faites aux femmes, la ligue ivoirienne des droits des femmes a organisé une activité le samedi 20 juillet 2024, au temple du foot à Abidjan-Cocody 2 Plateaux-Vallon.
Au cours de cette activité, Désirée Denéo, secrétaire générale de la Ligue ivoirienne des droits des femmes, a expliqué que cette initiative va bien au-delà d’une simple course contre les violences. C’est une série d’activités sportives visant à sensibiliser les femmes aux défis quotidiens des violences qu’elles endurent. C’est aussi une opportunité de comprendre l’importance cruciale des données chiffrées dans leur plaidoyer. « Nous menons cette action de plaidoyer national depuis un an concernant les données chiffrées sur les violences basées sur le genre. À travers cette série d’activités, nous voulons faire comprendre aussi à ces jeunes filles qui participent à cette activité que les violences sont une réalité. On aura beau mener des actions, beau faire des plaidoyers mais s’il n’y a pas de chiffres qui reflètent la réalité, les actions que nous mènerons seront pratiquement vaines », a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, Désirée Denéo a critiqué les statistiques officielles sur les violences faites aux femmes, affirmant qu’elles ne reflètent pas la réalité. « En 2023, le ministère de la Femme a enregistré un peu plus de 8000 cas de VBG en Côte d’Ivoire, mais nous pensons que la réalité dépasse largement ce chiffre. Nous qui travaillons sur la question des violences faites aux femmes n’avons pas reversé nos données dans le logiciel du ministère et c’est le cas de plusieurs associations qui travaillent avec les cas de violence. À la ligue, nous sommes à plus de 300 cas pour 2023 parce qu’en novembre 2023 nous étions à 280 cas. Donc quand on fait le cumul jusqu’à décembre, on devait être autour de 300 cas pris en charge », a-t-elle ajouté avant d’indiquer que la moitié des cas de violences faites aux femmes traités concernent les violences conjugales, incluant le déni de ressources, les viols, le harcèlement et même la pédocriminalité.
Il faut signifier que la Ligue ivoirienne des droits des femmes continue de mener un combat crucial, alliant sensibilisation à travers le sport et plaidoyer pour des données statistiques fiables. Leur message est clair. Sans chiffres précis, la lutte contre les violences faites aux femmes reste incomplète.
Source:https://news.lia.ci/news