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Au total 51.100 femmes et filles ont été tuées par leurs partenaires ou membres de la famille en 2023, mettant en lumière une grave lacune dans la législation mondiale en matière de protection des femmes.

Ces affirmations sont issues du rapport : « Women, Business and the Law 2024 » de la Banque mondiale.

D’après la source, seul un petit nombre de pays a mis en place des législations complètes pour lutter contre le mariage des enfants, le harcèlement sexuel et le féminicide, malgré les progrès notables dans certaines régions.

Parmi les 190 économies étudiées, seules 51 ont instauré une législation fixant l’âge légal du mariage à 18 ans sans exception, tout en imposant des sanctions et en annulant ou rendant nuls les mariages d’enfants.

Cette mesure est en place dans près de la moitié des économies d’Europe et d’Asie centrale, mais seulement 35 % des pays à revenu élevé de l’OCDE.

Dans d’autres régions, les chiffres sont bien plus bas, avec l’Égypte comme seul exemple dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

Toutefois, une proportion substantielle d’économies, même parmi les plus riches, reste sans législation en matière de mariage des enfants, avec une couverture de seulement 31 % dans les pays à revenu élevé.

Les données révèlent aussi que les pays ayant des législations contre le mariage des enfants enregistrent généralement des taux plus faibles de femmes mariées avant 18 ans, un signe que des lois efficaces peuvent avoir un impact direct sur les pratiques culturelles et sociales.

Disparités régionales dans la lutte contre le harcèlement sexuel

Les disparités régionales sont également frappantes dans la promulgation de lois contre le harcèlement sexuel.

L’Asie du Sud (75 %) et les pays à revenu élevé de l’OCDE (68 %) se distinguent par des taux nettement plus élevés de législation contre ce fléau, tandis que des régions comme l’Asie de l’Est et le Pacifique n’ont que 36 % de couverture législative. Cette inégalité crée un environnement juridique où de nombreuses femmes, particulièrement dans les régions à faible revenu, sont laissées sans recours.

Une protection juridique inadéquate : un défi colossal

Parmi les 3,96 milliards de femmes dans les 190 économies mesurées, seule une fraction, environ 82 millions, vit dans des pays dotés d’une protection juridique complète contre toutes les formes de violence, y compris le féminicide.

Plus de 3 milliards de femmes vivent dans des pays qui ne garantissent même pas la moitié des protections juridiques nécessaires pour les protéger de la violence domestique, du mariage des enfants et du harcèlement sexuel.

Renforcer la législation pour éradiquer le fléau

Pour répondre à ce défi mondial, la Banque mondiale préconise une série de mesures visant à améliorer la protection juridique des femmes.

« Il est crucial que les pays mettent en place des cadres législatifs plus solides, avec des lois claires contre la violence domestique, le mariage des enfants et le harcèlement sexuel. L’organisation appelle également à une meilleure mise en œuvre de ces lois, notamment par une formation accrue des autorités et une sensibilisation du public aux droits des femmes. », indique le rapport.

Flory Musiswa

Source: https://zoom-eco.net/monde