Un atelier régional de validation de la situation de référence du Programme Régional d’Appui aux Organisations Professionnelles et Paysannes Agricoles (PRAOP-3) est ouvert depuis le mercredi 11 juin à Lomé à l’initiative de la CEDEAO à travers son Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation(ARAA).
Ce conclave à Lomé marque une étape clé dans la mise en œuvre du programme, qui ambitionne de créer 17 500 emplois décents pour les jeunes dans la filière lait en Afrique de l’Ouest et au Tchad.
Le PRAOP-3 a pour objectif de freiner l’exode rural et l’émigration incontrôlée des jeunes en facilitant leur insertion dans le secteur agrosylvopastoral, notamment par le renforcement des chaînes de valeur locales.
Un secteur laitier sous-exploité mais prometteur
Selon Mohamed ZONGO, directeur exécutif par intérim de l’ARAA : « près de 90 % des besoins en produits laitiers dans la sous-région sont satisfaits par des importations. Pourtant, plus de 75 % de la population ouest-africaine a moins de 35 ans. Pourquoi ne pas les orienter vers la filière lait ? C’est une filière porteuse d’emplois ».

Ce constat justifie l’attention particulière portée par le PRAOP-3 au développement du secteur laitier local, en cohérence avec la vision de modernisation agricole de la CEDEAO à travers sa politique agricole régionale, l’ECOWAP.
Une étude pour poser les bases d’une action ciblée
L’atelier de Lomé intervient à la suite d’une étude approfondie menée dans les différents maillons de la chaîne de valeur : bassins laitiers, exploitations, unités de collecte et de transformation.
L’objectif était d’établir une situation de référence détaillée, avec des indicateurs qualitatifs et quantitatifs permettant de mesurer l’impact et les effets du programme.
« Il s’agissait d’analyser ce qui se fait dans la région en matière de production, transformation, distribution et consommation du lait local. Nous avons aussi évalué la notoriété du lait local face au lait importé et identifié les défis de la filière », précise le consultant principal de l’étude, Dr Ir Hamadé KAGONE.
Des résultats concrets et participatifs
Les résultats attendus de l’étude incluent : un état des lieux complet des chaînes de valeur lait dans chaque pays ; une liste d’indicateurs avec leur situation de départ ; une analyse qualitative (satisfaction des consommateurs, bien-être des jeunes salariés, etc.) ; un cadre de résultats actualisé du programme ; un mécanisme de suivi-évaluation détaillant les rôles, responsabilités, méthodes, coûts et fréquences de collecte.

Durant ces trois jours d’atelier, les participants, représentants d’organisations professionnelles, experts, acteurs de la filière et porteurs de projets auront l’occasion d’analyser ces résultats en plénière, puis de travailler en groupes pour commenter les outils de suivi et procédures de collecte.
Une feuille de route pour une meilleure capitalisation
L’atelier aboutira également à la définition d’une feuille de route pour l’évaluation finale du programme et la capitalisation des bonnes pratiques. Les recommandations issues des travaux permettront d’ajuster les mécanismes du PRAOP-3 afin qu’ils soient mieux adaptés aux réalités du terrain.
Avec le PRAOP-3, l’ARAA et la CEDEAO affichent leur volonté de transformer la filière lait locale en une source durable d’emplois et de revenus pour la jeunesse ouest-africaine, tout en renforçant la souveraineté alimentaire de la région.